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Citation de Charybde2


En dépit de tout, Vern lisait.
Chaque fois, la femme apparaissait, mais Vern, langue coupée ou non, ânonnait les mots. La femme – la maîtresse quelconque d’une ancienne plantation – riait à perdre haleine, des mèches de ses cheveux couleur de paille s’échappant de son bonnet, et ses yeux gris bleu ressemblaient à des ecchymoses au-dessus de son petit nez rond, tandis que Vern s’efforçait de contrôler sa langue sanguinolente.
Elle lut, jour après jour, les aventures du petit garçon vêtu de rouge dans la neige, comme si elle mettait la femme au défi de se moquer de sa prononciation imparfaite. Puis les semaines passèrent et Vern lut un autre livre, et un autre, encouragée par la cruauté de la femme – des livres aux pages cartonnées, des livres d’images.
Si la maîtresse d’esclaves n’avait pas été là, à se moquer de Vern avec ses énormes cisailles et son maigre cou qui ondulait quand elle avalait, Vern n’aurait sans doute pas fait des progrès aussi rapides. L’esprit de contradiction avait toujours été la plus pure et la plus puissante source de motivation.
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