Il m'était arrivé dans ma jeunesse de fuguer pour courir les fêtes foraines. Je fuguais parce que ma mère m'avait raconté que mon père était un homme-obus. Çà paraît idiot, non ? Ma mère ne m'avait jamais dit comment s'appelait mon père, ne m'avait jamais montré une photo de lui, ne me l'avait jamais décrit. Mon grand-père et ma tante n'étaient pas mieux informés que moi. Avec le temps, que mon père ait été un homme-obus n'avait plus eu d'importance.
Ce qui comptait c'est que, dans mes rêves, parfois, il venait me chercher.