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Le Roman de Merlin de Robert De Boron
- Je t'apporte un enfant, je te prie de l'élever avec plus de tendresse et de soins que le tien ; si tu le fais, tu en retireras, toi et tes héritiers, un profit que tu ne peux pas imaginer. - Est-ce, dit Antor, l'enfant que le roi m'a demandé de faire allaiter par ma femme, en sevrant mon propre fils pour lui ? - Oui, c'est lui ; tous les gens de bien te le demandent, et moi aussi. Dis-toi bien que ma prière vaut celle d'un puissant seigneur. Antor prend l'enfant qui n'est qu'un tout petit bébé et demande s'il est baptisé. - Non, répond le vieillard, mais il doit l'être tout de suite. - Quel nom voulez-vous qu'il porte ? demande Antor à l'homme qui le lui a posé dans les bras. - Si tu veux me faire plaisir, tu le nommeras Arthur. Tu ne tarderas pas à savoir quelle source de bien cet enfant sera pour toi : très vite, vous ne saurez dire, ta femme et toi, lequel de lui ou de votre fils vous aimerez le plus. |