Rencontre avec Robert de Rosa, auteur de "L'oeil de la providence", un meurtre au cours d'une cérémonie d'intronisation chez les francs-maçons (Éditions De Borée, coll. "Marge noire", septembre 2016).
Chef d?entreprise dans le bâtiment, Joseph Raminovitch est victime d?un malaise au cours de sa cérémonie d?intronisation chez les francs-maçons. le médecin légiste est formel : on lui a administré une dose mortelle de digitaline qui a provoqué un arrêt cardiaque. Les inspecteurs Spinoza et Des Cartes sont chargés de l?enquête. Sous les ordres du commissaire Broust, les deux inspecteurs forment un duo sans pareil. Tandis que l?un, botaniste, aime observer la nature à l?oeuvre, l?autre, passionné de physique, vit au milieu des chats qui ont colonisé depuis longtemps son appartement. Tous les deux un peu philosophes, chacun cherche des réponses à sa façon?
Après l'école des Beaux Arts de Bourges, Robert de Rosa, né en 1945, a terminé sa carrière d'enseignant comme conseiller pédagogique en arts antiques pour l'école élémentaire. Il a mené en parallèle une activité artistique : peinture, gravure et surtout émaillage sur cuivre. Il est actuellement directeur de la rédaction de la revue "Points de vue initiatiques".
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Comme une inquiétude qui ne dit pas son nom et vous saisit sournoisement par derrière... L'impression que les lieux jaugeaient les visiteurs. Spinoza revit la reproduction d'un dessin de Jérôme Bosch qui ornait un de ses livres de botanique : La forêt qui entend et le champ qui voit. Il en sentit toute la vérité : des yeux dans la terre, des oreilles dans les arbres...
La confusion des genres est un peu la spécialité du catholicisme. La faiblesse et le handicap suscitent la peur et par voie de conséquence le désir de les faire disparaître. La vocation humaine est au contraire de les soutenir et si possible de réparer. Le concept de Darwin intègre une forme de solidarité à l'intérieur de l'espèce. Sa négation entraîne l'humain à se nier lui-même sous les auspices d'une raison amputée de la sensibilité. La solidarité est la seule voie d'un ordre humain qui respecte cet ordre naturel darwinien et peut-être divin...
Un homme, disait-il, ne s'accomplit que dans le devoir car être utile aux autres c'est grandir...
Elle a une réputation de sorcière. Pas parce qu’elle est moche. Non. Mais elle soigne les gens avec des plantes, elle est un peu rebouteuse. Elle enlève le feu. On dit qu’elle fait des cérémonies dans les bois avec quelques personnes de son genre. Le curé l’aime pas, d’ailleurs elle va jamais à la messe. Tout le monde s’en méfie mais comme elle sait bien soulager les torticolis,les maux de ventre, on la respecte… On la respecte mais on se tient à distance. Y en a qui disent qu’elle peut renverser les chars de foin rien qu’en les regardant !
Il ne peut y avoir de démocratie véritable sans éducation et sans information, et quand ces deux piliers de la république sont formatés par une idéologie on aboutir à l'embrigadement et à la censure.
(...) toutes les guerres réduisent l'humanité. Vainqueurs et vaincus y perdent leur âme. C'est pourquoi les réconciliations demandent du temps, celui d'une cicatrisation indispensable.
Dans un temps où l'on avait fait de la délation une vertu républicaine, surveiller ses propos n'était pas une fuite mais le moyen de maintenir ses engagements.
À vingt ans, alors qu’il menait de brillantes études de physique, il avait quitté la maison familiale pour s’engager dans l’armée, « pour faire râler le vieux » disait-il. Il y avait acquis une solide connaissance des armes et de la balistique. Il aurait pu continuer mais ce que l’on appelle pudiquement « les évènements de Mai 68 » avait ébranlé ses convictions, déjà fragiles, de chef de guerre.
Les paysans modestes, ceux qui louent les pâtures à de bien plus riches qu’eux, ou qui les leur achètent en se saignant aux quatre veines. On voyait tout de suite qu’il n’avait pas passé sa vie à une table… Plutôt à une étable de travail… Seule concession à la modernité, les sabots s’étaient transformés en solides chaussures de marche : des « Nike » comme il disait.
La révolution était une fête qui faisait l’impasse sur les meurtres, les lynchages et les exactions. On sait bien qu’un beau défilé vaut mieux qu’une grande justice. Pour Spinoza, tous les arbres étaient des arbres de la liberté mais il allait jusqu’à penser que les abattre était un crime contre les Droits de l’Homme… Et justement ce fut un grand cri qui l’éveilla.