AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de GeorgesSmiley


Nous vivons, sourds à la terre que nous foulons,
Nul ne perçoit nos discours à dix pas.
On n'entend que le montagnard du Kremlin,
L'assassin, le tueur de paysans.
Ses doigts sont gras comme des larves
Et les mots, lourds comme du plomb, tombent de ses lèvres.
Ses moustaches de cafard rient,
Et la tige de ses bottes brille.
Autour de lui, un ramassis de chefs au cou flexible
Demi-hommes serviles avec quoi il joue.
Ils piaulent, ronronnent ou geignent,
Lui jacasse et pointe le doigt,
Forgeant une par une ses lois, pour les jeter
Comme des massues à la tête, à l'oeil ou à l'aine.
Et chaque meurtre est une fête
Qui enfle de plaisir la large poitrine de l'Ossète.
NDR. Poème attribué dans le roman au personnage de Ronzha mais étant en réalité l'oeuvre (1934) d'Ossip Mandelstam. Cela lui vaudra la relégation et la mort trois ans plus tard. Il reste à jamais le symbole d'un courage inouï face à la terreur stalinienne. Robert Littell a consacré un roman (de qualité) à Mandelstam qui s'intitule L'Hirondelle avant l'Orage.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}