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Citation de gouelan


Coulondre avait posé son bras ou plutôt son avant-bras de fer sur la table pour soulager l'épaule de son poids. C'était un homme dont le poil, la quarantaine à peine franchie, blanchissait déjà. Ses traits, dans un visage long comme carême, étaient tous tirés vers le bas : le coin des yeux, les commissures des lèvres, le nez. Il avait, à table, une façon à lui de clore les yeux qui ne donnait guère envie de lui parler. D'ailleurs, personne n'aurait été très désireux d'ouïr sa réponse. Car lorsque Coulondre Bras-de-fer émettait non pas un grognement, mais des sons articulés, ce n'étaient que propos tristes et calamiteux. La veille du départ de mon père pour la guerre, Cabusse montrant aux enfants les bâtons à feu, je m'étais exclamé avec enthousiasme : "Voilà de fières armes, et qui vont occire beaucoup d'ennemis." Et Coulondre avait dit : "L'ennemi a les mêmes", avec un regard et sur un ton qui impliquaient que pas un d'entre eux, mon père compris, n'en réchapperait.
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