Robert Paragot et Lucien Bérardini ont formé, au moins de 1952 à 1965, une cordée très fidèle et très brillante, réalisant de grandes ascensions, dont quelques premières très difficiles, et participant à des expéditions dans les Andes et en Himalaya.
Les deux grimpeurs se souviennent, racontent aventures et amitié, joies et douleurs, dans un esprit plutôt modeste, très libre et parfois drôle. Parisiens d'origine, ils se sont rencontrés à Chamonix ; il est amusant de voir que les assidus du Cuvier ne fréquentaient pas ceux de la Dame Jeanne. Très rapidement, ils ont ouvert ou répété des voies très difficiles, mais pas seulement. Ils racontent comment, afin d'être considérés comme de vrais alpinistes par leurs concierges, il leur a fallu « faire » le Mont-Blanc. J'aime la façon dont ils décrivent aussi une ascension relativement facile, sans bouder le plaisir de grimper dans une classique sur du bon et beau rocher.
D'ailleurs, malgré les accidents, le ton ne devient jamais dramatique. Après l'aventure de l'Aconcagua, de laquelle tous les grimpeurs sauf Robert Paragot sont revenus avec des gelures graves, Lucien Bérardini raconte comment il a vite recommencé à grimper avec ses « moignons » ; il ne se plaint pas un instant, tout occupé à retrouver à retrouver le niveau des meilleurs grimpeurs.
Loin des effets, ce livre est écrit par deux voix modestes, très humaines, qui m'ont fait participer à leurs aventures exceptionnelles sans se vanter, tout simplement. Et leurs paroles d'amitié sonnent juste.
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