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Citation de coco4649


Nocturne
     À Jean Ballard.


Extrait 2

Ce grand vent bleu partout qui ne sait pas se taire
Et court dans les jardins comme une folle obscène,
Les doigts gantés de gris et les dents en avant.
Surtout ne criez pas et marchez doucement
Comme je vous vois dans mes rêves marcher
Sans sortir des paroles que je n’ai jamais dites
Mais dont le sens vous cerne comme un cercle de craie
Où parfois vous dansez et parfois vous pleurez.
Est-ce la pluie qui tombe ? Cette ombre était un arbre,
Un cyprès plein de nuit, mais le ciel en tournant l’a
   fondu,
C’est la nuit qui vous parle et l’oiseau sûrement est
   bien loin.
Vous l’aviez pris peut-être pour un rossignol triste.
Ce que vous entendez, c’est le grand vent tout nu
Glissant sous votre peau ses vertèbres disjointes.
Elles craquent, voilà, vous n’êtes plus personne.
En reculant, au moins, n’allez pas écraser cette fleur
Qui depuis bien longtemps vous suit toujours au bord
   du vide,
Une violette, je crois, plus sucrée que vos lèvres,
Et retomber tuée dans mon rêve à jamais,
À jamais mon rêve inachevable
Où ne vous retient rien puisque je suis l’oubli.
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