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Citation de fanfanouche24


Messieurs,

Il s'agit de mon café au marché des Carmélites. Je dis que c'est un café, bien que personne à part moi ne l'appelle comme ça.Et je dis que c'est le mien, bien que sur le papier il ne m'ait jamais appartenu.Il y a dix ans c'était un trou poussiéreux, maintenant, tous les soirs sauf le mardi, il y vient des gens qui veulent oublier au moins quelques heures tout ce bazar autour d'eux.Il y y fait chaud, l'hiver les fenêtres ferment bien, on peut boire quelque chose et surtout on peut parler quand on a besoin et se taire quand on en a envie.Le monde tourne toujours plus vite, et parmi ceux dont la vie ne pèse pas assez lourd, il y en a parfois qui sont laissés sur le bord de la route.
Alors n'est-ce pas une bonne chose qu'il y ait un endroit auquel se raccrocher ?

Maintenant vous allez peut-être vous dire : ils n'ont qu'à aller ailleurs, ces pauvres bougres, le changement ça fait mal, rien n'est éternel, etc.Et bien sûr vous avez raison.Mais je connais des gens pour qui le bout de la rue, c'est déjà trop loin.Ceux- là, ce n'est pas le changement qui leur fait mal, mais tout le corps, parce qu"ils passent leur journée à crapahuter sur un chantier ou à se courber devant une machine, ou simplement parce qu'ils sont trop vieux
ou trop abîmés ou les deux à la fois.

( p.209)
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