Yann de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023
"Seethaler fait ce qu'il sait très bien faire : raconter le temps qui passe, à l'échelle d'une ville, à l'échelle des Hommes."
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Les cicatrices sont comme les années, se disait-il, elles s'accumulent petit à petit, et tout ça finit par faire un être humain.
Gustav Mahler est une petite flamme qui vacille dans la tourmente de son propre désespoir. Quelque pisseur de copies l’avait ainsi décrit, la « petite flamme » renvoyant bien évidemment à sa frêle carrure et à sa taille, qui n’excédait pas le mètre soixante. Il avait éclaté de rire et déchiré la feuille en morceaux. Mais, dans son for intérieur, il savait bien que le pisseur de copies avait raison. À même pas cinquante ans, il était un mythe, le plus grand chef de son époque, et peut-être même de toutes celles qui suivraient. Mais cette gloire, il la payait du désastre d’un corps qui se consumait lui-même inexorablement.
jeune homme il voulait passer le temps, puis il aurait voulu le retenir, et à présent qu'il était vieux il ne souhaitait rien plus ardemment que le retrouver.
Ça fait un bon moment que je suis à la ville maintenant, mais franchement, c'est comme si tout m'était de plus en plus étranger. Mais c'est peut-être toujours comme ça dans la vie: dès la naissance on s'éloigne tous les jours un peu plus de soi, et il arrive un moment où on ne sait plus du tout où on en est. Est-ce possible que ce soit vraiment comme ça ?
Un homme devait élever son regard pour voir plus loin que son petit bout de terre, le plus loin possible.
Alors il pensait à l’avenir, qui s’étendait à l’infini devant lui, justement parce qu’il n’en attendait rien. Et quand il restait couché assez longtemps, il avait parfois l’impression que la terre sous son dos se soulevait et s’abaissait tout doucement, et, à ces moments-là, il savait que les montagnes respiraient.
La mort elle-même n’était qu’une idée de vivants. Tant qu’on pouvait se l’imaginer, elle n’était pas encore là.
Personne ne sait rien de l'amour. Et pourtant, la plupart des gens l'ont vécu à un moment ou un autre. L'amour va et vient, on n'est pas plus avancé sur l'amour après qu'avant, et encore moins quand il est là. Je vais te dire une chose : personne n'est vraiment fait pour l'amour, et pourtant, ou peut-être justement à cause de ça, il attrape presque tout le monde un jour ou l'autre !
Les souvenirs font des bruits de papiers froissés.
Rêver était un bon remède contre le poids de l'âme et contre la souffrance.