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Bibliographie de Roberte Laporal   (1)Voir plus

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
5. « Notre machine à penser moderne n'avait jamais jugé utile, jusqu'à il y a peu, de s'interroger sur la place du père dans la grossesse, alors qu'avant la mise en place des maternités à la fin du XIXe siècle, les pères étaient très souvent présents auprès de leur femme au moment de l'accouchement. Leur disparition du champ de la grossesse et de l'éducation les a exclus d'une majorité de recherches portant sur la grossesse, dans les différentes disciplines étudiées à ce jour, dont la prévention.
Pourtant, la couvade de rituel et de syndrome fait appel à une connaissance implicite des sociétés traditionnelles, impliquée dans des mécanismes physiologiques, neurobiologiques et hormonaux qui induisent les comportements sociaux, les relations interpersonnelles et le fonctionnement cognitif. Il semble avoir existé une perception par ces peuplades d'un apprentissage par le biais du rituel, qui devait favoriser, faciliter le raisonnement, la mémorisation, la prise de décision, les fonctions exécutives, le surgissement et l'intégration des émotions. » (p. 118)
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6. « Entre le moment où le bébé est annoncé et pendant les quelques semaines, mois ou années qui suivent sa naissance, le rituel de la couvade servant à préparer le jeune père à sa fonction de père émotionnellement impliqué dans la vie de son enfant semble avoir été universellement répandu. Dans certaines cultures, on peut clairement parler de mesures coercitives visant à anticiper l'arrivée comme le bien-être du bébé et de sa maman, dans l'intérêt de la famille et de la communauté. Ces mesures diverses sont biochimiques, artistiques, spirituelles, violentes, symboliques, et ont différents objectifs autour de la restauration ou du maintien de l'homéostasie au sein de la cellule familiale. Plus spécifiquement, ces mesures démontrent une excellente connaissance du fonctionnement psychique, émotionnel, mais aussi neuroendocrinien et neurochimique, même si effectivement les données acquises par nos ancêtres, à la suite de longues observations, ne mentionnaient pas le système neuroendocrinien comme nous le connaissons aujourd'hui. » (pp. 141-142)
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7. « Les rites autorisent la survenue de l'adhésion, voire de la soumission du futur père au bouleversement hormonal et psychique qui l'étreint, afin de permettre la mise en place de la triade père-mère-enfant. Ce qui est notoire, c'est l'importance de ce rituel universellement répandu, portant atteinte à l'intégrité culturelle et psychosociale du statut de l'homme viril du futur père afin de lui permettre d'établir le plus sûrement possible un lien avec son bébé […].
Pour nos sociétés industrialisées, la capacité à comprendre des coutumes ou des civilisations qui donnaient une telle importance à l'équilibre des enfants et à la cellule familiale est un cheminement abrupt. En effet, nos sociétés modernes ont évolué vers une construction psychosociale des sexes particulièrement forte, imposée dans une dichotomie oppositionnelle de la fonction maternante/paternante et du genre. Dichotomie oppositionnelle parce que doublement opposée : le femme est opposée à l'homme, la maternité à la virilité. » (pp. 196-197)
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1. « Mais si entre frères, sœurs ou proches une réelle affection, avec des soins appropriés, peut lier des aînés et des plus jeunes, comment justifier que chez ces mêmes jeunes hommes devenus pères ce comportement tendre et protecteur en soit venu à disparaître ? Pourquoi ne seraient-ils plus capables d'avoir un profond attachement pour leurs enfants ? Pourquoi ne sauraient-ils plus prendre soin de leur progéniture, comme lorsqu'ils le faisaient avec leurs proches quand ils étaient enfants, mettant en exergue des qualités d'homme paternant ? Celles d'un homme capable d'avoir les mêmes gestes qu'une mère pour réconforter, rassurer et prendre soin d'un enfant. Je demeure persuadée qu'il y avait un malentendu, une incompréhension en suspens parmi nous, êtres dits "civilisés", dans la façon que nous avions de percevoir l'éducation d'un enfant par son père. » (p. 10)
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3. « Car dans ce temps qu'est l'accès à la paternité, le père a deux choix inconscients.
Soit il accompagne la grossesse de la mère par empathie, par sympathie, par adhésion aux divers phénomènes psychiques et physiologiques. Le père contient son angoisse à l'intérieur de son corps, faisant de celui-ci le révélateur de tensions psychiques, de stress. On parle alors du syndrome de la couvade, de symptômes de la couvade, en tant qu'exposition ou démonstration symbolisée et corporelle des élaborations mentales liées à l'accès à la paternité.
Soit le père tourne son angoisse vers l'extérieur, la projetant hors de son corps. On parle alors des 3F ou du "Fight, Flight, Fear", avec une exposition, une démonstration de son angoisse à l'extérieur du corps. » (pp. 50-51)
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4. « Le travail de Théodore Reik, fondateur de l'anthropologie psychanalytique, apporte des éléments sut la perception de la couvade à partir de son ouvrage le plus connu, _Le rituel : psychanalyse des rites religieux_. Reik postule que le rituel de la couvade a trois objectifs :
- il s'agirait de détourner les mauvais esprits en "imitant" la parturiente à proximité. On crée un leurre protecteur. […]
- la démonstration du lien corporel étroit entre parents biologiques et progéniture ;
- un phénomène de "sympathie" du père avec la parturiente, par une sorte d'opération de "transfert de souffrance", supposée soulager cette dernière, ceci dans un contexte plus général de conception magique des liens étroits d'influence entre les membres du groupe. » (p. 110)
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2. « Vivre en advenant à soi, au plus proche de la personne que l'on est, se révèle être ce qu'il y a de plus difficile à gérer, même si c'est l'unique obligation que nous ayons sur cette terre. Donner la vie, cela pourrait être le fait de donner les outils nécessaires à ce "bien vivre", non pas matériellement mais dans une capacité à réguler son vécu, à s'adapter, à rebondir, à trouver des solutions et à aimer. » (p. 30)
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