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Citation de Partemps


Durant les années 1933 à 1945, le monde s’est livré à une tentative d’autoanéantissement, en partie réussie. Celui qui vint ensuite était informe, brut et hyperpuissant. Dans le nouveau millénaire, il est sans forme, brut et toujours plus puissant. Aucune de ses composantes n’offrant de prise, il est l’opposé du monde que Hegel entendait étreindre dans l’étau du concept. C’est un monde broyé, y compris pour les hommes de science. Sans style propre, il les utilise tous.
Cet état des choses pourrait presque paraître exaltant. Mais seuls les sectaires s’exaltent, convaincus qu’ils tirent les ficelles des événements. Les autres — les plus nombreux — s’adaptent. Ils suivent la publicité. La fluidité taoïste est la vertu la moins répandue. Et partout ils se heurtent aux angles d’un objet que personne n’est parvenu à voir dans son intégralité. Voilà le monde normal.
Auden intitula L’âge de l’anxiété un petit poème à plusieurs voix situé dans un bar de New York vers la fin de la guerre. Aujourd’hui ces voix résonnent comme si elles venaient de loin, comme si elles venaient d’une autre vallée. L’anxiété ne manque pas, mais elle ne prévaut pas. Ce qui prévaut, c’est l’inconsistance, une inconsistance meurtrière. C’est l’âge de l’inconsistance.
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