Avec « Le Monsieur aux Couleurs », Roberto La Forgia traite comme beaucoup des jeunes auteurs italiens de sa génération d’un certain désœuvrement qui touche le Sud de l’Italie. Mais plus que cette langueur, La Forgia s’arrête sur un sujet extrêmement sensible : celui d’une amitié entre un adulte et un enfant qui va déraper.
Sans rien montrer, sans rien faire de plus que de jouer sur l’ellipse, l’auteur crée un climat tendu, paradoxalement soutenu par son dessin synthétique en bichromie tout à fait bonhomme. Au moment-clé de son histoire, La Forgia utilise sur la couleur et le non-dit avec finesse pour renforcer ce climax dramaturgique. La bande dessinée est l’art de l’ellipse, voici un jeune auteur qui l’a très bien compris.