Je ne décèle nul signe de vie humaine ici. Il y a des oiseaux multicolores, de gros lézards qui se chauffent au soleil sur les racines des arbres, au bord de l'eau, et quelque chose qui ulule et détale jusqu'au faîte des arbres. Point de douces prairies, point de rives fermes, seulement des berges bourbeuses et une végétation luxuriante. Enguirlandés de lianes traînant au fil des eaux laiteuses, les arbres immenses trempent dans le fleuve leurs racines-échasses. Certaines de ces plantes volubiles portent des fleurs blanches, épaisses et charnues qui luisent dans la nuit, et le vent nous apporte leurs suaves et voluptueuses exhalaisons. Des insectes nous tourmentent par leurs piqûres et les rameurs sont affligés d'éruptions cutanées douloureuses.