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Citation de maylibel


Je n’avais jamais pensé que les sons et les odeurs pouvaient être séparés du reste ; j’ai commencé à les reconnaître chaque jour un peu mieux, comme si je déroulais fil après fil un écheveau emmêlé. Ça c’est une roue de moulin, une charrette, un sac qu’on traîne, de l’eau projetée d’un seau, quelqu’un qui creuse, une faux, une charrue labourant, et j’entendais même parfois le bruit des graines qu’on éparpille. Ça c’est le pas lourd et fatigué de Louise, le rire d’Anna, la voix d’Eleanor ; ça ce sont des jurons, des soupirs, des rires, les gémissements et les halètements de corps qui s’étreignent, des grognements de fatigue, de frustration, de tristesse. Ça c’est le vent par un jour de beau de temps ; une brise qui remue à peine les feuilles ; la pluie sur la terre, la pierre, sur le chaume ; ça c’est le silence de la neige qui tombe.
Les odeurs étaient plus difficiles à reconnaître : toutes les sortes d’excréments et de pourriture, le foin, le blé et le jonc séchés, les panais fraîchement récoltés, la bière renversée et éventée, le sang séché, le poisson séché, la sueur et la saleté qui s’infiltraient partout.
(p. 161)
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