Malgré une parution pour le moins irrégulière ; les précédents numéros datent respectivement de 2011 pour le n°1, 2013 pour le 2, et de 2016 pour le 3, WENDIGO garde le cap, en élargissant cependant sa période de prédilection de 1950 à...1954, année de la parution du dernier n° du mythique pulp "Weird Tales".
Au sommaire de ce n°4, neuf textes, toujours précédés d'une présentation de l'auteur, et suivis de sa bibliographie française, parfois assez réduite, ainsi, le dernier texte "While zombies walk" (la marche des zombies, en français), est le seul texte de Thorp Mc Clusky traduit en français.
Ceci illustre d'ailleurs bien le soucis de l'équipe éditoriale de faire connaitre des textes et des auteurs méconnus, ou comme dans ce cas complétement inconnu du lectorat francophone.
Saluons une fois encore le travail de Richard D.Nolane et de son équipe, Philippe Marlin, l'éditeur, et André Savéant, le maquettiste en tête, sans bien sûr oublier les traducteurs et traductrices !
Publié en 2017, ce numéro reste disponible chez l'éditeur "l'Oeil Du Sphinx".
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Rog Phillips (1909-1966) fut de ces auteurs "mineurs", qui contribuèrent à alimenter en textes, généralement de courtes nouvelles, les magazines populaires de SF et de mystères.
Dans le cas de cet auteur, c'est dans les pulps AMAZING STORIES et FANTASTIC ADVENTURES qu'il débuta dans les années 40 avant d'écrire dans les principaux magazines du genre dans les années 50.
En France, il fut l'un des premiers auteurs américains publiés dans la mythique collection Fleuve Noir Anticipation.
Une douzaine de ses nouvelles sont publiées en français, dispersées dans des revues, fanzines et anthologies.
Le présent recueil, premier entièrement consacré à cet auteur, propose quatre textes dont le plus long donne son titre à l'ensemble.
De la SF "vintage" qui a, je trouve, très bien vieillit, et que les amateurs du genre ne devraient pas manquer d'apprécier.
Il s'agit d'une publication conjointe de RDN Books & l'Oeil du Sphinx, les personnes intéressées, pourront se la procurer sur le web.
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Écrit en 1952, Piège dans le temps raconte une histoire de voyages temporels. Ray Bradley invente en 1952 une machine à voyager dans le temps, tout d’abord sous la simple forme d’un téléphone. Une certaine Nelva le contacte à son époque et lui demande de venir à son secours en 1999. Avec son associé Joe Ashford, il crée une machine qui leur permet de se rendre en 1999. Là, il va y découvrir que les vargiens ont envahi la société américaine et s’y sont installé, ils ressemblent beaucoup au humains avec comme principale différence, un troisième œil sur le front.
L’histoire démarre de façon étrange, on est tout de suite happé par le mystère de l’introduction, l’intrigue se met doucement et efficacement en place, c’est bien mené, l’écriture est simple, avec un ton de roman d’espionnage, quelques paradoxes qui s’y faufilent, de la technologie, des idées originales…
On passe beaucoup de temps à théoriser sur l’espace temps, sur les différentes dimensions et la manière de se déplacer dans le temps, c’est parfois un peu scabreux, laborieux, mais pas dénué d’intérêt, personnellement, j’aime bien trouver des théories scientifiques (fumeuses) dans les romans de science fiction, c’est un aspect qu’on retrouve souvent dans les œuvres des années 50, mais ça peut surement rebuter certains lecteurs :
“- C’est comme une vague qui se brise sur un rivage. Une vague arrive et se brise, mais une autre suit le même chemin. Napoléon à Waterloo est le rivage à quatre dimensions d’un océan et, à intervalles réguliers, des ondes de conscience s’avancent et passent au-dessus de lui. Mais nous pourrions retourner en arrière, nous incorporer à l’onde, et revenir avec elle !”
Il y a ce petit côté désuet de SF des années 50 qui n’est pas pour me déplaire. Rog Phillips a d’ailleurs surtout édité dans les revues spécialisées majoritairement sous forme de nouvelles, et assez peu traduites en français. Premier roman américain traduit dans la collection Fleuve Noir Anticipation, c’est plutôt un bon numéro. C’est plein d’idées, bien mené, on pourrait juste reprocher que certaines de ces bonnes idées ne soient pas suffisamment développées, et la fin est un peu abrupte.
Sans doute pas de la grande SF incontournable, mais j’avoue que j’aime dénicher ce genre de lectures.
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