De la défaite de l’été 1940 à l’action directe contre l’occupant, la politique du Parti communiste français évolue dans une contradiction majeure entre la revendication hautement proclamée de l’indépendance nationale, la dénonciation d’un gouvernement de traîtres et de valets, l’affirmation de la nécessité de situer le combat communiste dans la poursuite d’une guerre qualifiée d’impérialiste des deux cotés, sans établir de distinction entre les buts de guerre britanniques et allemands, ramenés à la volonté d’asservissement des peuples au grand capital.
il est frappant de constater à la lecture des publications officielles une volonté d’intégrer les initiatives nouvelles dans un continuité historique excluant toute contradiction, même si elles sont en rupture avec le passé récent.
Entre septembre 1939 et juin 1941, le PCF baigne continûment dans la ligne stratégique internationale qui se met en forme dans la première semaine de septembre 1939, sous la thématique générale de la ”guerre impérialiste”.
Peut-on aujourd’hui tenter de faire le point sereinement, non en ayant la prétention d’apporter des réponses définitives aux questions soulevées, mais en se fondant sur la documentation accessible, pour tenter de cerner sans a priori idéologique ce que fut effectivement l’intervention du parti français, plus précisément de sa direction, au cours de cette année particulièrement chaotique qui va de l’été 1940 à l’été 1941 ?