Entrer dans une forêt, c'est pénétrer dans un monde différent dans lequel nous vivons une transformation. Ce n'est pas un hasard si, dans les œuvres shakespeariennes, les gens vont dans les bois pour grandir, apprendre et changer. C'est dans ce lieu qu'on se trouve, paradoxalement en se perdant bien souvent.
L'être humain dépend des arbres autant que des rivières et de la mer. La relation étroite que nous entretenons avec eux est culturelle et spirituelle, mais aussi physique : au sens propre, c'est un échange d'oxygène contre du dioxyde de carbone. À l'intérieur d'un bois, on marche sur quelque chose qui s'apparente fort à un fond marin, et on contemple la canopée comme si elle était la surface d'où descendent des rais de lumière filtrés par les feuilles, pour moucheter d'éclats vifs le sous-bois et l'humus.
Nager est donc un rite de passage, le franchissement d’une frontière : la plage jusqu’aux premières vagues, la berge de la rivière, le bord de la piscine, la surface de l’eau elle-même. Quand on y entre, il se produit comme une métamorphose. On laisse la terre derrière soi et on traverse le miroir pour pénétrer dans un nouveau monde, où le maître mot, l’objectif premier, est la survie et non plus l’ambition ou le désir.
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C'est l'une des satisfactions qu'offre le bois, il nous réchauffe de multiples fois : quand on le coupe, quand on le transporte, quand on le débite, puis encore quand on le range dans le bûcher, avant de le charrier jusqu'au foyer. Enfin, point d'orgue de l'exercice, il nous dispense sa chaleur par les flammes après tant de travail, tant d'heures passées perdus dans nos pensées.