La mort, on l'écoute trotter dans les artères,
Ses mille pattes vont de l'un à l'autre endroit,
Dans le gouffre du coeur, la clarté des paupières,
La conque du poignet, les oreilles, les doigts.
On sait qu'elle grignote à l'aise la pensée,
En termite gourmand de l'ombre et de la nuit,
Qu'elle change la chair en sources pétrifiées
Et finit par tarir lentement chaque bruit.
Mais ce n'est pas une ennemie, on la devine
Comme un visage de légende sous la peau,
Ange ou démon venant dormir sour la rétine
Pour préparer la liberté des os.
Je fais l'école buissonnière
Sous la tendresse de tes mains,
Tout y est chaud comme ton souffle
Quand je t'aime par grands orages.