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Critiques de Roger Judrin (6)
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Saint-Simon

En feuilletant pour la première fois cette biographie j'ai été étonné de constater que la moitié des photos composant le cahier central de l'ouvrage concernaient non pas Saint-Simon mais l'auteur de la biographie Roger Judrin : On y trouve l'état-civil de Roger Judrin, une photo de groupe montrant Roger Judrin au lycée Henri IV puis une autre au lycée Pierre d'Ailly, une page manuscrite de roger Judrin, un portrait au crayon de Roger Judrin, et enfin quelques photos de l'auteur avec des personnalités littéraires .... Toutes ces photos sont sans aucun intérêt et ne donne pas envie de lire cet ouvrage qui par sa construction est loin du style des magistrales biographies d'André Maurois ou d'Henri Troyat. L'ouvrage commence par un résumé de la vie et de l'oeuvre de Saint-Simon suivi de textes de Saint-Simon et de plusieurs articles de Roger Judrin sur Saint-Simon, bref un assemblage de textes sans cohérence. En tête de l'ouvrage on trouve un hommage rendu par Jean Grenier à Roger Judrin ou il lui témoigne sa grande estime et vante son talent littéraire qu'il compare à celui de Saint-Simon !, la coupe est pleine ! Il s'agit d'un livre à la gloire de son auteur et non pas d'une biographie de Saint-Simon. Curieux ouvrage, vraiment très curieux !



- "Saint-Simon", Roger Judrin, Editions Pascal Galodé (2009), 410 pages
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Dépouille d'un serpent

Perle rare d'un auteur (de quelques 40 ouvrages) aussi injustement qu'incroyablement méconnu: serait-ce dû à son ancienne polémique contre Sartre, à sa répulsion affichée pour le roman (cette première œuvre n'en est même pas une exception, car il s'agit plutôt d'un récit autobiographique), ou sans doute surtout à cause de son caractère vaguement misanthrope et franchement réservé?

Ce petit livre délicieux de 120 pages (Ed. de Minuit 1955, rééd. 1995, trouvé chez un bouquiniste parisien) annonce déjà les traits de style de l'auteur: un goût prononcé pour l'aphorisme allant de pair avec un usage déroutant de la langue (Georges Perros: "il suçait la langue française à petits coups"), une volonté de se décrire comme un "homme sans qualité", héros de Musil avec toute la provocation de Céline.

Cit. de la quatrième de couverture:

"Je ne suis pas un assassin. Ce n'est pas moi qui remuerait la merde du Docteur Freud. Ce bougre de Gide ne m'a pris ni par derrière ni par devant. Je n'ai pas violenté ma tante. J'ai les voyages en horreur. Je crois que ma naissance fut mon seul événement et je l'ai manqué".
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Cercles d'onde

Qui se souvient de Roger Judrin, un écrivain précieux, mais un peu oublié aujourd’hui ? Après avoir vu le jour en 1909, il a suivi un cursus scolaire des plus classiques, notamment dans la classe d’Alain. Comme ce dernier, il s’est engagé dans la voie de l’enseignement, tout en se lançant en littérature et en pratiquant l’art de la critique à La Nouvelle Revue française. L’occasion pour lui de parler de La Fontaine, Saint-Exupéry, Voltaire, Chateaubriand, Stendhal et beaucoup d’autres qu’il admirait. Fécond, mais trop discret, il a multiplié les publications et a opéré des incursions dans des genres aussi variés que le roman, la nouvelle, la poésie, l'essai, la biographie et l’art des notations poétiques inspirées de la sagesse orientale.
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Dépouille d'un serpent

Roger Judrin fut un des meilleurs écrivains de la NRF de Paulhan. Ses notes critiques et ses propos sur la littérature sont toujours suggestifs et bien écrits. Ce livre est son premier roman, sous la forme d'un autoportrait. Dès l'ouverture, Judrin dit pourtant qu'il n'a rien à raconter. C'est court & long - au rebours d'un Flaubert, qui le premier a dit vouloir écrire sur le Rien. Le style - pourtant admirable - de Judrin le dessert parfois, comme il le confesse dans sa postface, où il s'en prend à ses deux modèles, Alain et Suarès. Roger Judrin épuise trop souvent son lecteur d'aphorismes en aphorismes, et de maximes en maximes (toujours sur le même rythme de phrase). Cette réserve faite, à lire !
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Cercles d'onde

Des aphorismes. Cela faisait longtemps que je n’en avais pas lu. D’habitude, ils sont plus courts. D’où ma surprise de la longueur de certains. L’auteur nous énonce ses vérités. Ses réflexions. Tout simplement. Ils sont le fruit d’un long parcours de vie. C’est ce résultat que l’auteur a laissé en héritage à ses descendants. À ses lecteurs. C’est un kaléidoscope d’idées qu’il distille avec générosité. Le lecteur n’est pas perdu. N’avez vous jamais eu une pensée qui devient une sorte d’adage pour vous? Qui finit par devenir votre leitmotiv? Autour de vous, vous avez peut-être quelqu’un qui a érigé une idée en style de vie et il la répète à qui veut l’entendre? Une idée qu’il assène à son auditoire au point que celui-ci ne l’entend plus?



« La passion joue les mauvais rôles« . Ce pourrait être une évidence. En réfléchissant et en analysant certains faits, la passion a t-elle toujours été bonne conseillère? L’auteur nous invite à la réflexion. À aller au-delà des mots. À imaginer la signification de ces aphorismes. Simplement. Chacun d’entre eux est comme une pierre jetée dans l’eau et qui déclenche une série de ricochets et d’ondes. Des ondes qui, en s’élargissant touchent un maximum d’humains. Des ondes qui poussent ces derniers à une réflexion qui peut faire écho à tant d’autres. Ce qui explique le cercle d’onde. J’ai apprécié chacun des aphorismes tant certains, voire tous, étaient criants de vérité.



L’auteur avant de nous quitter, en 2000, nous a fait un superbe cadeau. Un cadeau qui stimule notre esprit. Parfois facilement. Parfois moins. Cependant, la réflexion reste la même. Ces aphorismes nous rappellent des faits, des souvenirs, des histoires, une certaine philosophie de vie. Certains m’ont fait sourire : « courage le jour et moins bête que le journal« . D’autres m’ont émue : « le carton du théâtre fait pleurer les loges« . Ce livre fait appel à toutes les émotions humaines. Surtout celles qui soulignent l’humour, la bienveillance, l’évidence. Alors le lecteur s’amuse à regarder les ondes propagées et à les partager autour de lui. Il ne peut s’empêcher de participer à la propagation des cercles d’ondes. Une belle lecture. Enrichissante.
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Cercles d'onde

« Cercles d'onde », une déambulation des plus spéculatives. Roger Judrin (1909-2000) a marché dans les pas d'Alain.

Auteur aux nombreux livres, l'Académie française lui a décerné pas moins que trois prix. Celui de l'Essai en 1971, le prix Henri-Mondor en 1980, et en 1987 le prix de l'académie pour l'ensemble de son oeuvre. Une consécration. Ce livre est un

tour de manège des plus littéraires et une chance éditoriale hors norme car également inédit.

Les aphorismes sont des éclats de lumière. Des élans, et parfois survient, subrepticement, la maturité d'un auteur qui n'a aucune crainte de dire ses vérités.

Ce sont des petites douceurs à grappiller au fil des pages.

Libre, immensément libre, vous serez, d'aller en avant ou en arrière, de sauter des pages ou bien tout simplement de savoir ces cercles d'onde prêts à intervenir pour une lecture nourricière, salvatrice, finement intuitive.

Hautement intelligent, délicat, l'ère des petits riens et des grandes importances en apogée. D'aucuns trouveront le leur.

« Cercles d'onde », fil d'or, adages et maximes, ricochets et comme le dit Claudie Judrin (sa fille) en préambule : « Les rides de l'onde se répondent les unes aux autres, comme en écho ».

« Travaillons à bien penser, dit Pascal. La force du jugement en suppose tour à tour la pointe, la suspension et la réalisation. Toute vérité est laborieuse ».

« Le premier auteur à m'écrire après qu'est paru mon premier livre fut Gaston Bachelard « .

« On ferme les yeux à l'évidence pour se donner le temps de la nier. L'âme du mérite est mercenaire. L'avenir est la poésie des calculateurs ».

Les cercles s'étirent, approuvent et bousculent nos convictions. Cadeau auprès de l'arc-en-ciel, nos destinées comme des regards longs sur nous.

C'est un homme observateur, lucide et viscéralement doué et sincère. Écrire l'Essentialisme, les philosophies altières, les cercles d'onde, comme une mappemonde. Chemin de traverse, où pas une empreinte n'est ignorée.

Livre-roi, recueil et éphéméride. « S'instruire est le bien d'autrui. Ta légèreté me condamne au sérieux. Je ne cesse de m'adresser à l'autre que je suis. Une idée juste a besoin de l'excès qui la justifie ».

Un viatique, une stupéfiante mise en abîme. Le sacre de nos mondes. Un prodigieux livre-somme dont la parution est allouée également à Alfred Eibel, écrivain viennois de Paris, et ami avec Fritz Lang et féru des auteurs français du XXe siècle.

Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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