Louis d'Anjou, fils du roi Jean le Bon, un des quatre princes des "fleurs de lys" séjourne à Calais comme otage du roi d'Angleterre. Son père, le Roi de France, l'a livré, ainsi que ses frères, tandis qu'il essaie de réunir son énorme rançon. C'est d'ailleurs, pour les princes, la plus douce des captivités. Ils ont fait venir à Calais leurs harnais de joutes, leurs lévriers, leurs clercs et leurs valets.Tenez pour assuré qu'il n'y eût point eu de guerre de Cent ans si les mots "prisonniers de guerre" avaient présenté, alors, leur sens moderne. Mais en ces temps barbares, ils ne signifient pas comme hier, faim, dénuement, vermine et morne ennui. Pour un prince, un noble, l'emprisonnement, c'est un séjour plus ou moins prolongé dans une cour étrangère où l'on s'ingénie à le fêter, à le distraire ; au départ, il est vrai, on lui présente la note.