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Citations de Roland Hureaux (12)


L'idéologie donne même l'air intelligent. À l'inverse, l'idéologie abêtit ceux qui, au départ, sont intelligents. Simplificatrice, desséchante, répétitive, elle se substitue à l'intelligence naturelle qui repose, elle, sur le sens de la complexité et de la nuance.
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L’AFFAIRE RAOULT MONTRE UNE FOIS DE PLUS TOUTE LA DIFFICULTE QU’IL Y A POUR UN SYSTEME SCLEROSE A ADMETTRE QU’IL SE TROMPE, SOULIGNE L'ESSAYISTE ET ANCIEN HAUT FONCTIONNAIRE ROLAND HUREAUX.

La lutte entre les personnalités inspirées, innovantes et vraiment compétentes et les bureaucrates de tout poil a sûrement commencé dès le temps du scribe assis du musée du Louvre (Egypte, IIIe millénaire avant J-C) .Entre le ministère de la santé, bureaucratie crispée sur ses postions et tous ceux qui veulent promouvoir, faute d’autres, l’usage de la chloroquine contre le Covid-19, parmi lesquels, entre autres, le professeur Raoult de Marseille, il n’est pas difficile de reconnaître une très vieille querelle.

Des bureaucrates stérilisants, la France en a eu plus que son lot au cours de son histoire récente. Le général Bazaine rayait du tableau d’avancement tout officier qui se mêlait d’écrire : ainsi fut barré le plus grand théoricien militaire français, Charles Ardant du Picq et fut perdue lamentablement la guerre de 1870. En 1897, une Académie de médecine arrogante refusa de reconnaître la découverte d’Ernest Duchesne du caractère répulsif de certaines moisissures à l’égard des bacilles, principe de la pénicilline, laquelle devait nous revenir du Royaume-Uni trente ans après. Quand on sait que les millions de décès de la grippe espagnole de 1918 furent surtout dus aux complications microbiennes, que d’effroyables conséquences !
[…] Pensée unique, caporalisme : prime à la médiocrité et immense désordre dans la logistique, comme aujourd’hui au ministère de la santé.

Les autres pays n’échappent pas à l’ostracisme, mais la France cumule une bureaucratie particulièrement obtuse et, heureusement, beaucoup de créatifs. Le conflit actuel entre le ministère et les tenants de la chloroquine est la continuation de cet antique affrontement. D’un côté, une technocratie hostile aux voix divergentes, de l’autre, un homme seul, aux positions de bon sens.

Du fait de cette fréquence historique, la psychologie des bureaucrates nous est devenue familière. Ils ont généralement le cul serré, vous regardent de travers, mais deviennent solennels et tranchants devant les caméras. CALES SUR QUELQUES IDEES FIXES, FERMES AU DEBAT, ILS DEVIENNENT MECHANTS QUAND CES IDEES SONT REMISES EN CAUSE. Dans le cas d’espèce, ils disent que la chloroquine a des effets secondaires pas encore testés ; c’est faux : on les connait et ils sont rares. Par ailleurs quel médicament n’en a pas ? Ils disent aussi qu’on ne peut pas la mettre entre les mains des généralistes.

L’ancien ministre Philippe Douste-Blazy a raison de dire que ce médicament très simple est utilisé massivement depuis soixante ans et que ses effets sont enseignés dans toute les facultés de médecine. Et même s’il n’était pas testé, qu’a-t-on d’autre ? FACE A UN INCENDIE, QUI VA DIRE QUE L’EXTINCTEUR NE PEUT ETRE UTILISE PARCE QU’IL N’A PAS ENCORE ETE TESTE ? Refusant la contradiction – et pour cause car il sait quelque part qu’il a tort – le bureaucrate n’argumente pas au fond mais cherche à disqualifier : le franc-tireur est présenté comme un orgueilleux (on dit aujourd’hui un mégalo), quelqu’un qui n’a pas le sens du collectif (ah ! LE TRAVAIL EN EQUIPE ! VIEUX CACHE-SEXE DU CONFORMISME), qui ne songe qu’à se faire de la publicité etc. […]

On peut se demander ce que sont les motivations de ces gens. L’idéologie est souvent la cause mais, en l’espèce, on ne la voit guère. Sinon que comprenant que, de fait, Raoult s’en prend à la politique du gouvernement Macron, tous ceux qui partagent l’idéologie du président sur les grands sujets politiques, prennent en grippe Raoult et la chloroquine. Ainsi Cohn-Bendit qui, sans aucune qualification sur le sujet, lui demande de se taire. Depuis longtemps, le ci-devant révolutionnaire a choisi son camp : toujours celui de l’institution contre les esprits libres. La chloroquine finira-t-elle par être tenue pour fasciste ?

Il y a ensuite le conformisme de gens qui ont fait toute leur carrière du côté du manche. ÊTRE DU COTE DE L’INSTITUTION DONNE UN SENTIMENT DE PUISSANCE AUX PLUS INSIGNIFIANTS. Face à quelqu’un qui ne défend que le bon sens et le bien commun, ils sont perdus, EUX QUI NE PENSENT QUE CARRIERE. Ils imaginent que le franc-tireur veut prendre leur place. Même désarroi chez les gens de cabinet et autres communicants qui ont depuis longtemps perdu l’habitude de raisonner sur le fond, seulement de calculer les effets d’annonce.

Il y a aussi la vanité un peu narcissique du pseudo expert qui se pose comme tel en allant contre le sens commun, supposé vulgaire. Il y a enfin la répugnance de toutes les bureaucraties à reconnaitre leurs erreurs, sauf quand elles deviennent si patentes qu’il n’est plus possible de les nier. Et encore font-elles alors le plus souvent de fausses concessions : on dit qu’on utilisera la chloroquine, mais on ne le fait pas.

Face aux logiques bureaucratiques devenues folles, c’est au pouvoir politique de rectifier le tir, mais pour l‘actuel président, ENARQUE DE BASE DE L’ESPECE LA PLUS CONFORMISTE, les propositions de la sphère technocratique semblent infaillibles.

LE CONFLIT EST LOIN D’ETRE TERMINE. Sa renommée internationale protège le professeur marseillais qui, sans elle, aurait été déjà impitoyablement broyé par la machine.
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Chaque fois qu'un de ces services est privatisé, des recettes considérables sont définitivement perdues par l'État. Il ne s'agit donc d'une politique à court terme, a la va-comme-je-te-pousse.
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C'est à bon droit qu'on a pu dire que l'élection de Macron avait été rendue possible par un coup d'État judiciaire.
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Le macronisme est le règne du vague. Il est tout cela à la fois : "en même temps" républicain et pas républicain, social et pas social, clérical et anticlérical. Il est du temps où on brouille toutes les limites. Il est aux clivages politiques ce que la théorie du genre est à la sexualité.
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De nombreux autres mouvements, florissant en particulier aux États-Unis, avec ou sans référence religieuse, contiennent des éléments gnostiques de cette sorte. C’est en particulier le cas de ceux qui se rattachent au New Age. Théorisé par Marilyn Ferguson dans les Enfants du Verseau (1980), ce courant emprunte à la métempsychose, à l’astrologie, à l’écologie mystique et aux méthodes de développement personnel par des savoirs occultes, à l’instar de la scientologie. Il se réfère, comme les gnostiques des premiers siècles, à un Christ impersonnel de type docète. Le supposé savoir de ces mouvements néo-gnostiques est récusé aussi bien par l’orthodoxie des grandes religions que par les vrais scientifiques.

Quoique aucun de ces mouvements ne proclame comme Marcion ou Valentin le caractère fondamentalement mauvais du monde, ils sont généralement liés, en particulier par le culte de Gaïa, personnification de la Terre, aux tenants de la hard ecology, laquelle tient l’humanité tout entière pour une nuisance et condamne, à l’instar des premiers gnostiques, la procréation comme un acte mauvais. Un Bill Gates qui veut, par ses œuvres « humanitaires », réduire la population mondiale des neuf dixièmes n’est pas très éloigné de ces conceptions. Ces mouvements prônent aussi, comme beaucoup de gnostiques, le végétarisme.
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Mais la singularité de la relation de Marie à Jésus peut aussi s'exprimer plus simplement : elle l'aima beaucoup.
Cela apparaît d'abord dans le récit de la pécheresse de Galilée. Cet amour y apparaît comme un effet de sa qualité de pécheresse pardonnée. Mais les paroles du Christ établissent une causalité à double sens. D'un côté, Marie aime beaucoup parce qu'il lui a été beaucoup pardonné : c'est ce que signifie la parabole du créancier qui avait deux débiteurs : [ Comme ils n'avaient pas de quoi s'acquitter, il fit grâce à tous les deux. Lequel des deux l'en aimera le plus ? Simon répondit : " Celui-là, je pense, à qui il à fait grâce de plus " Jésus lui dit . " Tu as bien jugé. " ] Et un peu plus loin : [ Celui à qui on remet peu montre peu d'amour. ] Mais Jésus dit aussi, à l'inverse, que c'est parce que la pécheresse aime beaucoup qu'il lui est beaucoup pardonné : [ C'est pourquoi, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui seront remis, puisqu'elle a beaucoup aimé. ]
Quelle est donc la vraie causalité ? Les deux sans doute ! Marie est une grande pécheresse ; pardonnée, elle aime beaucoup Jésus - et le prochain, suppose-t-on. Mais si elle obtient le pardon, c'est que le Sauveur pressent sa capacité exceptionnelle d'aimer. Dans la tradition chrétienne, le péché apparaît toujours comme la perversion d'une bonne inclination de l'homme, une bonne inclination orientée vers l'amour. Une grande pécheresse est donc quelqu'un dont les bonnes inclinations sont également grandes. Celui qui n'aurait qu'une faible capacité à aimer serait également petit dans le péché. Tel n'est évidemment pas le cas de Madeleine.
La capacité à aimer va de pair avec la sensibilité. Celle, très grande, de Marie-Madeleine, s'exprime notamment par les larmes qu'elle verse avec une abondance particulière. Il en fallait beaucoup pour laver les pieds d'un homme ! [ Se plaçant en arrière, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; puis elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum ] ( Lc 7, 38 ).
Marie pleure encore la mort de son frère Lazare, ce qui, après tout, est bien normal : [ Arrivée là où était Jésus, Marie, en le voyant, tomba à ses pieds et lui dit : " Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! " Lorsqu'il la vit pleurer, et aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla " ( JN 11, 32-33 ).
Marie-Madeleine pleure encore quand elle voit le tombeau vide : [ Cependant Marie se tenait près du tombeau et sanglotait. Tout en sanglotant, elle voit deux anges vêtus de blanc, assis là où reposait le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui disent " Femme, pourquoi pleures-tu ? - On a enlevé mon Seigneur, leur répond-elle, et je ne sais pas où on l'a mis. " En disant cela, elle se retourne et voit Jésus qui se tenait là, mais sans savoir que c'était lui. Jésus lui dit : " Femme pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu " ] ( Jn 20, 11-14 ).
Cela n'est pas explicitement dit, mais on suppose qu'elle pleura aussi beaucoup au pied de la croix.
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Ainsi l'éducation nationale fonctionne en partie sur l'héritage hautement idéologique de Bourdieu : la recherche absolue de l'égalité la conduit aux pires des inégalités.
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Surtout si, comme nous en avertissent les gnomes de Davos, la dictature du Covid a vocation à préparer le grand reset, le basculement vers un monde de la décroissance, sans classes moyennes, voire sans propriété, dominé par une lointaine élite ploutocratique.
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On trouve, malgré d’innombrables variantes, un corps de doctrine homogène dont nous avons plus haut récapitulé les principaux axes :
- le monde est radicalement mauvais
- l’esprit détient une supériorité absolue sur la matière
- Dieu n’a pas créé le monde lui-même […]
- l’homme peut sauver son âme (mais pas son corps) par la connaissance (gnose).
- la loi de Moise est, en tout ou partie, tenue pour mauvaise […]
(p221-222)
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