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4.75/5 (sur 2 notes)

Né(e) à : Bron , 1950
Biographie :

Roland Rossero est intervenant atelier écriture et en audiovisuel.

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Interview de Roland Rossero par Alexandre Rosada, à propos de "Rebrousse temps" publié aux éditions Humanis. Journal télévisé de NC Première.


Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Simane ouvre les yeux. Il ne sent ni le contact ni la fraîcheur de l’océan. Seulement
l’impression d’être immergé, de louvoyer entre deux eaux. Doublée de l’intuition de baigner
dans l’irréalité commune aux rêves. Depuis sa toute première caresse marine – son père, de
l’eau jusqu’à la taille, le tenant dans ses bras alors qu’il n’était qu’un nourrisson –, il a adoré
cet élément. En toutes saisons et en tout lieu de son île. À cet instant suspendu, il sait qu’il
nage dans la transparence cristalline de la baie de Djokin, mais n’éprouve rien sur sa peau.
Ouïe, olfaction, goût, toucher sont absents. Son seul sens en éveil est celui de la vue. Le vert
clair lumineux de l’eau suspend le nageur dans une apesanteur proche de celle de l’oiseau en
vol. Simane évolue au ralenti dans un silence ouaté. Il s’en fiche, heureux d’être dans l’océan,
ce liquide quasiment amniotique pour tous les enfants de Lifou.
L’eau ne doit pas être froide, le soleil déjà haut faisant miroiter la surface à trois mètres audessus.
Autour de lui, l’environnement est un peu flou, il éprouve le même sentiment
d’incertitude lorsqu’il essaye les lunettes de grand-mère Séra. Des ombres en mouvement
devant lui. Il doit les rejoindre, il croit les reconnaître. Plus il se rapproche et plus sa vision
devient nette, même si les couleurs ont des nuances bizarres. Il nage encore plus vite. Il a
l’impression d’être en reptation, sans mouvements de bras ni de jambes. Étranges, ces
absences de perception, de température et de proprioception de son corps. Il se rapproche des
silhouettes. Trois corps juvéniles ondulent avec élégance devant lui. Ce sont ses potes qui
pêchent. La bande des quatre, sans lui : Tan, Waépélé, Trima. Inséparables sur terre comme
sous la mer. Bien sûr, il ne compte pas Méléni qui est à part dans l’équipe. Née à Nouméa
d’un père issu du nord de la Grande Terre, elle est arrivée bébé dans le clan. Désormais, sa
vraie maison est ici, à Lifou, et elle habite son cœur. Le cœur entier de Simane n’est que pour
elle. Les trois autres se moquent tout le temps de ses attentions pour Méléni. Elle et lui, c’est
autre chose, un mystère qu’il ne peut expliquer. Avec les trois autres, c’est du solide. Mais
avec elle, il se sent encore plus soudé. Ils ont tous le même âge. Celui où tout est
envisageable. Douze ans.
Simane reconnaît le coin. Leur coin. Celui où la murène a son repaire rocheux. Elle sort toujours la tête pour les voir passer. Curieuse, c’est tout. Elle ne les a jamais menacés. Une
copine, en somme, habituée à leurs plongeons réguliers et bruyants. D’ailleurs, il la voit qui
pointe sa bouche effrayante et dédaigneuse, bien qu’il ait dépassé son trou. La vision de
Simane est large et lui permet de voir sur les côtés et en arrière. La magie performante du rêve
le réjouit.
Simane se concentre sur ce qui se passe à l’avant. Tan a une sagaie à la main, il a dû
plonger du promontoire habituel et rater son coup. Les deux autres l’ont suivi sans arme. Des
comètes de bulles autour d’eux. L’eau pétille, presque comme dans une bouteille de soda trop
agitée.
Simane se rapproche de son copain tenant la sagaie jusqu’à lui toucher la plante des pieds.
Tan – chatouillé ? – se retourne et ouvre de grands yeux. Simane lui sourit, sentant un
étirement bizarre de sa bouche… Avec un drôle d’air, Tan sourit aussi et, à grande vitesse,
projette la sagaie dans sa direction. Élan du fouetté des jambes et propulsion du trait à la force
des bras conjugués rapprochent dangereusement la pointe acérée du visage de Simane.
Réflexe. Il opère un agile recul en présentant son flanc. Une douleur vive et atroce le
transperce. Lui coupe la respiration.
Tan ! Pourquoi ? !
Simane se tord de douleur dans l’eau. Il est un arc flexible dont la corde aurait rompu. Un
nuage de sang s’étale autour de lui. "
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Le quatrième chiffre de la seconde date semble impossible à deviner. 1842 ou 1843 ? La différence n’est pas perceptible car le 2 – ou le 3 – a été gravé sur une pierre désormais patinée par plus d’un siècle d’intempéries et recouverte d’une fine pellicule de moisissure verdâtre. La confusion entre ces deux chiffres si proches tient à une boucle supplémentaire, à une modeste rainure plus longue de quelques millimètres, à un léger coup de burin plus marqué, à un infime éclat de matière. Un rien !
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