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Citation de missmolko1


L'inspecteur se déplace à pied tant que faire se peut, ou en vélo lorsqu'il est en mission, et parfois dans un car de police secours lors d'opérations importantes, barrages ou rafles. Paris n'a plus de taxis automobiles, presque plus d'autobus, plus de tramways – ces derniers depuis 1938 où l'on a fermé la dernière ligne. En conséquence, soit la population pédale, soit elle s'engouffre dans les sous-sols, où sont délivrés journellement pas moins de trois millions de tickets, un tiers de plus qu'avant guerre. Prendre le métro est devenu un cauchemar, surtout aux périodes de pointe. De nombreuses stations sont fermées sans motif valable. Depuis quelques mois les rames se font plus courtes, quatre voitures au lieu de cinq, quand ce n'est pas trois. Leur fréquence aussi a diminué, il faut attendre sur le quai de cinq à sept minutes aux heures d'affluence, entre dix et quinze minutes aux heures creuses. Avec le manque de bruit en surface, le grondement des métros est perceptible depuis les trottoirs, comme un écho sinistre qui remonterait de cet enfer. Les voyageurs s'y bousculent, se piétinent, de peur de louper leur train. Parfois, devant les portillons automatiques, la queue se prolonge jusqu'à l'escalier d'entrée de la station. Autant, à l'air libre, la ville semble calme et endormie en raison de la rareté des automobiles, autant là-dessous c'est la foire d'empoigne ! Et, dans les voitures, tout ce monde-là transpire, ça pue un mélange de sueur, de vieux tissu mal nettoyé, d'haleines aigres, de brillantine et de parfum bon marché.
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