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Critiques de Rosalind Amelia Young (4)
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Un noir rocher au dessus des ondes : Récits d..

En 1787 le navire de la Royal Navy la "Bounty" appareille pour Tahiti. le but de son voyage est la collecte de plants d'arbre à pain destinés à nourrir les esclaves des Antilles britanniques. À bord deux hommes, le commandant Bligh et le lieutenant de vaisseau temporaire nommé par lui, Fletcher (c'est son prénom) Christian, ne le savent pas encore mais vont s'affronter dans une mutinerie qui fera date dans l'histoire maritime mondiale. Une histoire aussi insolite que captivante dont témoignent dans ce livre trois acteurs directement concernés.



Tout d'abord le commandant Bligh, qui dans son journal rédigé après coup s'étend sur les bonnes relations qu'il entretenait avec l'équipage, ainsi qu'ensuite ses échanges très cordiaux avec les chefs tahitiens — Bligh avait déjà exploré les îles du Pacifique avec le commandant Cook et savait s'y prendre avec les populations indigènes. Un récit où tout semble aller pour le mieux, même si le commandant fait preuve d'une autorité excessive et arbitraire qu'il justifie, jusqu'à la fameuse mutinerie menée par Fletcher Christian lors du retour.



Bligh explique alors comment, obligé d'embarquer dans un canot non ponté avec une vingtaine d'hommes et très peu de vivres, il réussit à rejoindre les colonies hollandaises de l'île de Java dans l'Indonésie actuelle et de là rentrer en Angleterre. Sans aucun doute, un périple extraordinairement difficile que seul un excellent marin et capitaine comme Bligh pouvait mener à bien. D'ailleurs par la suite, même si le caractère irascible de Bligh a été mis en avant, l'homme a poursuivi une carrière brillante dans la marine britannique en devenant amiral.



Le second témoignage vient d'un directeur civil de haut rang de l'amirauté, John Barrow, favorable à un jeune midship accusé de mutinerie, capturé, condamné par la cour martiale puis gracié par le roi, John Heywood. le grand intérêt du récit de Barrow, outre de revenir sur certaines allégations de Bligh, est de donner une vision de la cour martiale qui sans hésitation absout les mutins qui ont des relations alors qu'elle condamne les autres, et fait pendre uniquement des matelots.



Tout aussi intéressant bien que d'un autre ton est le récit de Rosalind Amelia Young, la descendante d'un mutin qui décrit la vie des exilés de la "Bounty" à Pitcairn — l'île isolée au large du Chili qui leur a servi de refuge avec les Tahitiens et Tahitiennes qu'ils avaient emmenés. Une vie qui s'est plutôt mal passée sur ce que Byron a décrit comme « Un noir rocher au dessus des ondes » dans un de ses poèmes, puisque tous les hommes s'y sont entretués à l'exception de deux d'entre eux, dont le matelot John Adams (un ancêtre de Rosalind Young) qui a donné de façon très surprenante naissance à une communauté originale, fidèle à la couronne britannique, élevant les jeunes dans le respect le plus strict de l'Eglise anglicane.



Après les passions des années soixante avec des films où il y avait les bons et les méchants, comme Fletcher Christian érigé en héros qui combattait un commandant féroce, « Un noir rocher au dessus des ondes » rétablit une certaine vérité, montrant entre autre que Christian était plutôt un instable qui ruminait à Pitcairn. de plus, et ce de façon peu banale, dans cet ouvrage récemment paru en Angleterre avec tout ce que cela comporte de vision nouvelle de l'affaire, le sort des habitants de Pitcairn, de leur installation jusqu'au début du vingtième siècle, est raconté par une historienne qui était des leurs, et cela m'a vraiment passionnée..

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Un noir rocher au dessus des ondes : Récits d..

Présenté en 3 parties distinctes écrites par 3 "protagonistes différents, le capitaine Bligh, Barrow membre de l'Amirauté britannique et Rosalind Young descendante des mutins ayant vécu au Pitcairn, nous avons peu ou prou 3 fois la même histoire.

Le capitaine Bligh, commandant la Bounty, a pour mission de rapporter des plants d'arbre à pain pour nourrir les esclaves aux Antilles. Son récit, qui n'est pas le journal de bord mais un écrit postérieur décrit la traversée vers Tahiti. Ses relations avec l'équipage sont bonnes à l'en croire. C'est pourquoi on a du mal à comprendre la mutinerie qui éclate un beau matin. Bligh et les marins demeurés loyaux sont laissés avec très peu de vivres à bord d'un canot non ponté et feront plus de 6000kms jusqu'en Indonésie pour être sauvés.

Fletcher Christian, le chef des mutins, laissera une partie de ceux-ci à Tahiti (une quinzaine) et partira avec les autres et quelques tahitiens et tahitiennes vers un lieu le plus à l'écart possible des voies de navigations afin de ne pas être retrouvés (sous peine de mort). Ils fonderont au Pitcairn une colonie britannico-tahitienne.

Barrow raconte lui le procès des quinze "mutins" récupérés à Tahiti, ramenés en Angleterre pour y être jugés en cour martiale.Nous avons donc leur version des évènements. Leurs sorts seront assez différents entre ceux qui sont plus ou moins protégés par leur origine sociale et les matelots qui seront pendus.

Le récit de Rosalind Amelia Young décrit la vie des exilés sur le rocher du Pitcairn. Cela ne se passe pas très bien au départ puisque en quelques années les hommes s'entretueront sauf 2. La petite colonie grandira grâce aux naissances qui ont eu lieu, et sous la gouvernance de John Adams vivra en harmonie, visitée de temps à autre par des bateaux de passage.

Ce livre a l'intérêt de revenir sur l'histoire des révoltés du Bounty trop passionnelle et assez fausse, illuminée par l'acteur Marlon Brando et rétablit une version plus proche de la vérité. C'est un peu redondant et long mais intéressant. Malgré tout j'aurais aimé une troisième partie plus détaillée.
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Un noir rocher au dessus des ondes : Récits d..

Musiques polynésiennes dans les oreilles, j'ouvre ce livre qui va m'en dire plus sur cette île qui a donné le nom à une des tables de mon repas de mariage. Thème Polynésie. Vous l'aurez compris, je suis une passionnée !



C'est donc avec plaisir que j'embarque (clandestinement) à bord de la Bounty, commandée par William Bligh, destination Tahiti !

A travers son journal de bord, il nous fait découvrir, tout au long de son parcours, la faune maritime puis la flore ilienne, ainsi que les conditions de vie sur un bateau pendant plusieurs mois.

Le séjour de 23 semaines sur l'île de Tahiti et ses environs fut fantastique ! L'hospitalité et la culture polynésienne sont époustouflantes et ne donnent pas vraiment envie de rentrer en Europe ...

Le retour fut plus mouvementé depuis le 28 avril 1789, le jour où Fletcher Christian et ses potes ont décidé de prendre le commandement de la Bounty. On se retrouve dans un petit bateau avec le commandant Bligh, qui ne comprend pas trop ce qui se passe, et 18 compagnons. Avec peu de réserve à bord, tout est une question de survie.





Mais pourquoi Fletcher Christian & co infligèrent un tel sort à leur commandant ? C'est ce que John Barrow, haut fonctionnaire de l'Amirauté anglaise, nous raconte dans son rapport.

Le commandant Bligh pensait que les mutins ne voulaient pas rentrer en Angleterre, séduits par Tahiti et ses habitants (comme je les comprends !).

Mais ceux qui ont été surnommés "les révoltés" reprochaient plutôt le comportement du Commandant Bligh à leur égard. Les humiliations verbales dont ils se sentaient victimes étaient trop pesantes pour eux.

Mais une fois la mutinerie faite, ils se rendent compte qu'ils ne pouvaient pas rentrer en Angleterre, la mutinerie étant synonyme de peine de mort ...

En Angleterre, au courant de la mésaventure de la Bounty, on s'organise pour rechercher les mutins afin de les traduire en justice. Le navire Pandora fut envoyé pour rapatrier les criminels.

Sur les 25 hommes restés sur la Bounty après la mutinerie, 9 n'ont pas été retrouvé, tous n'ont pas survécu au retour en Angleterre suite au naufrage du Pandora. Le procès permit de montrer l'innocence de certains, soutenu par le Commandant Bligh, et la condamnation des autres.



Même si dans le rapport de John Barrow, on apprend sommairement ce que deviennent les 9 mutins disparus, c'est encore Rosalind Young, une descendante de l'un d'entre eux, qui nous en parle le mieux.

Son récit retrace la saga familiale de ces hommes partis de Tahiti avec des femmes (pour créer une colonie) et des hommes (pour les servir).

Tout ne s'est pas passé comme dans un rêve, mais cette colonie, installée sur l'île de Pitcairn, existe encore de nos jours !



C'était vraiment un livre très intéressant et instructif.

Je remercie Babelio et Omblage Editions de m'avoir offert un beau voyage dans le temps et dans l'espace.

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Un noir rocher au dessus des ondes : Récits d..

Ce livre (re)présente (cela a déjà été fait je crois), traduit en français, 3 documents historiques, d'intérêt pour ceux qui ont le goût pour l'histoire des "révoltés du Bounty", ou plutôt de la mutinerie de la Bounty, puisque ces quelques mots sont un exemple du fait que ce livre corrige la vérité historique, tordue par Hollywood, dont se sont éloignées les différentes et parfois anciennes adaptations cinématographiques de cette histoire.

Il y a là le journal du Commandant Blight, réécrit après les événements (son journal de bord a été saisi lors de la mutinerie) , le compte-rendu d'un officiel anglais après le procès des quelques mutins ramenés en Angleterre des années plus tard pour être jugés et le texte d'une descendante de celui qui a survécu après l'installation de quelques mutins sur Pitcairn.

C'est un peu long (près de 500 pages) mais très correctement édité (sans erreurs) et a le mérite de nous plonger (les atmosphères sont souvent très humides) dans cette expédition pour transporter des "arbres à pains" des îles du Pacifique afin de les planter aux Antilles britanniques et nourrir les esclaves, expédition durant laquelle on passe de la découverte de "paradis" (où les humains n'ont guère à "travailler" tant la nature est généreuse) au répétitif récit des courtoises relations entre Anglais et habitants des îles, relations qui se détériorent sérieusement quand les "indigènes" voient que les Anglais ne sont plus assez armés..

Le récit, par Blight, du périple sur un "canot non ponté" ( qui aurait pu plus mal tourné ), bien que répétitif (comment pourrait-il en être autrement ?) force le respect, pour la résistance et le courage de ces 18 hommes.

Mais on peut aussi comprendre, car il y a peu de jugements dans ces récits assez descriptifs, que le chef des mutins - Mr Christian - ait été blessé par la personnalité vexatoire de Blight (celui qui dit, au minimum, "non" pour gérer les vivres insuffisants), et ai eu l'envie de se révolter contre ses - semble-t-il - humiliations répétées, entrainant des marins dont, peut-être, la tentation de vivre dans ces îles luxuriantes où les femmes sont accueillantes..

Le deuxième document présenté transcrit la lettre d'un officier - Heywood - fort intéressante et touchante, le passage le plus intéressant du livre.

Je n'ai pas eu le temps, avant d'écrire ceci, de découvrir le 3ème et dernier récit, n'ayant qu'1 mois pour l'écrire ( dans le cadre de Masse Critique) et ayant moins de temps que d'habitude pour lire.

Un livre, non pas d'historien si j'ai bien compris, mais POUR ceux qui s'intéressent à L Histoire, maritime, et britannique et, pourquoi pas, à lire pour éclairer - à défaut de comprendre - les états d'esprit (en cette époque de généralisation de critique des colonisations) encore aujourd'hui, de certains habitants de Tahiti et autres îles de ce coin du "Pacifique", le mal nommé ?

Ps (presque 1 mois après la rédaction de cet avis). J'ai enfin fini le livre. Dans le dernier récit (d'une descendante des 1ers installés à Pitcairn, on oublie Bligh et la mutinerie.C'est le long récit de le vie sur cet île, entre les cinflits, les meurtres, la constance de tentatives d'éducation (principalement religieuse) des plus jeunes, les nombreuses visites de vaisseaux de guerre anglais et états-uniens, les sauvetages de naufragés, l'émigration d'une grande partie de la population vers l'île de Norfolk, l' altération de l'éco-système etc.. Long à lire, répétitif, mais néanmoins intéressant de voir comment cette micro-société a bon an mal an survécu sur ce bout de terre perdue à l'est de la Polynésie.
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