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Citations de Rosemonde Gérard (24)


Rosemonde Gérard
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d’autrefois, nous reviendrons causer.
Nous aurons une joie attendrie et très douce
La phrase finissant toujours par un baiser.
(Les Pipeaux)

(Une plaque dans l'herbe au Jardin des Poètes, Paris 75016)
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Rosemonde Gérard
CALENDRIER

Janvier nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars a des cheveux de nuage,
Avril, des cheveux de lilas ;

Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l'échelle aux fenêtres,
Août, l'échelle aux cerisiers.

Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
S'amuse à retarder l'aurore ;

Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
L'année entière je t'adore !
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Rosemonde Gérard
Bonne année à toutes les choses :
Au monde ! A la mer ! Aux forêts !
Bonne année à toutes les roses
Que l'hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m'aiment
Et qui m'entendent ici-bas...
Et bonne année aussi, quand même,
A tous ceux qui ne m'aiment pas.
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Rosemonde Gérard
Ainsi qu’ils le font chaque année,
En papillotes, les pieds nus,
Devant la grande cheminée
Les petits enfants sont venus.

Tremblants dans leur longue chemise,
Ils sont là… Car le vieux Noël,
Habillé de neige qui frise,
A minuit descendra du ciel.

Quittant la guirlande des anges,
Le Jésus de cire et les Rois,
Transportant des paquets étranges,
Titubant sur le bords des toits,

Le vieux bonhomme va descendre …
Et, de crainte d’être oubliés,
Les enfants roses, dans la cendre,
Ont mis tous leurs petits souliers.

Ils ont même, contre une bûche
Qui venait de rouler du feu,
Rangé leurs pantoufles à ruche
Et leurs bottes de vernis bleu.

Puis, après quelque phrase brève,
Ils s’endormirent en riant
Et firent un si joli rêve
Qu’ils riaient encore en dormant.

Ils rêvaient d’un pays magique
Où l’alphabet fut interdit ;
Les ruisseaux étaient d’angélique,
Les maisons de sucre candi ;

Et dans des forêts un peu folles,
Tous les arbres, au bord du ciel,
Pleins de brillantes girandoles,
Étaient des arbres de Noël.

Dans ce pays tendre et fidèle,
Les animaux parlent encore,
L’Oiseau Bleu vient quand on l’appelle ;
La Poule a toujours des œufs d’or.

… Mais comme venait d’apparaître
Peau d’Âne en un manteau de fleurs,
Le jour entrant par la fenêtre
A réveillé tous les dormeurs.

C’est un talon qu’on voit descendre !
C’est un pied nu sur le parquet !
Les mains s’enfoncent dans la cendre,
Comme un bourdon dans un bouquet !

« Une armure avec une épée !
- Un navire ! Un cheval de bois !
- Oh ! la merveilleuse poupée
Et qui parle avec une voix !

- Que la bergerie est légère !
- Et comme le troupeau est blanc !
- Le loup ! – le berger ! – la bergère ! »

Tout tremble au bord du cœur tremblant…

Oh ! Bonheur ! Noël de la vie,
Laisse-nous quelques fois, le soir
Aux cendres de mélancolie,
Mettre un petit soulier d’espoir !

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Rosemonde Gérard
Et toi, Fleur dont les mots étaient l’ardent feuillage,
Et dont les bras tremblaient comme des arbrisseaux ;
Toi qui prenais toujours un rêve pour ombrage,
Et, pour conseil, le bleu transparent des ruisseaux ;

Peut-on parler de fleurs sans revoir ton visage
Qui, si pâle sous les bandeaux noirs en arceaux,
Quand il se détachait sur un cher paysage
Avait l’air d’une fleur sous deux ailes d’oiseaux,

Rose de Saadi, charmante Marceline,
Peut-on parler de fleurs dans le soir qui s’incline
Sans revoir ton visage anéanti de pleurs ?

- Les fleurs dans la rosée ont dû mourir et naître
Si la vie a doublé tes larmes, c’est, peut-être,
Qu’elle aussi te prenait toujours pour une fleur !
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Rosemonde Gérard
Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.
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Rosemonde Gérard
La grenouille

La grenouille chante au bord de l’étang,
Qui, sous un rayon de lune tremblote ;
Dans le crépuscule où du rêve flotte,
C’est un chant très doux et très attristant.

C’est un chant très doux et très attristant
Qui monte, – toujours une même note ;
Sur l’eau qui se moire et qui papillote,
Le roseau fluet penche en chuchotant.

Le roseau fluet penche en chuchotant,
Et la mare aux grands nénuphars clapote ;
La lune, ce soir, est un peu pâlotte…
C’est un chant très doux et très attristant.

C’est un chant très doux et très attristant
Qui monte, – toujours une même note ;
Dans le crépuscule où du rêve flotte,
La grenouille chante au bord de l’étang.
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Rosemonde Gérard
Les coucous

Une nuit, lorsque les hiboux
Dorment dans un arbre paisible,
Le printemps, d’un doigt invisible,
Dans l’herbe plante les coucous.

Aux pieds des chênes et des houx,
Toute l’herbe claire il en crible.
Mais c’est un jeu d’enfant terrible,
Les pauvres fleurs sont ses joujoux.

Il les place, les fleurs gentilles,
Comme pour de légers quadrilles,
Sur les prés et sur les talus ;

Puis, prenant les grêlons pour billes,
Avec elles il joue aux quilles…
Et bientôt il n’en reste plus.
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Rosemonde Gérard
Le jardin vivant

Quand je n’étais encore au monde qu’une enfant
Qui vivait au jardin et croyait au feuillage,
J’allais souvent revoir, dans un jardin vivant,
Tous ces perroquets bleus qui font tant de tapage.

Je suivais, sur le bord d’un ruisseau palpitant,
Le canard mandarin, cet arc-en-ciel qui nage ;
Et, lorsque je tendais du pain à l’éléphant,
Je lui tendais mon cœur encor bien davantage.

Le singe était partout ; l’ours était dans un coin ;
Sur un petit rocher méditait le pingouin ;
Le monde était absent du rêve qui m’effleure.

Je respirais un chant. Je comprenais un cri.
Et puis, je rapportais quelque lilas fleuri…
Et je n’ai beaucoup changé depuis cette heure !
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La Tendresse

Miraculeux printemps dont l’automne est si triste,
Le plus beau sentiment, non, ce n’est pas l’amour ;
Pas l’amour faible et fou, l’amour aveugle et sourd,
Fermant autour de lui sa guirlande égoïste.

Ce n’est pas le respect aux bagues d’améthyste ;
Ni le rêve, laissant ses longs cheveux flotter ;
Ni l’amitié, qui veut la réciprocité,
Ni l’estime, tenant son implacable liste.

Mais Tendresse, c’est toi ! toi, que rien ne ternit.
C’est toi. Tu prends à tous le bouquet de tes charmes ;
L’amour te donne une âme et l’amitié des larmes ;

Tu rajeunis l’instant pour qu’il soit infini...
Et, dans cet instant-là, le cœur, à ce point tremble,
Qu’il sait rire et pleurer et mourir tout ensemble !
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Bonne année à toutes les choses :
Au monde ! À la mer ! Aux forêts !
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m’aiment
Et qui m’entendent ici-bas...
Et bonne année aussi quand même
À tous ceux qui ne m’aiment pas !
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La Ronde des mois

Janvier prend la neige pour châle ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars de ses doigts de soleil pâle,
Jette des grêlons aux lilas.

Avril s’accroche aux branches vertes ;
Mai travaille aux chapeaux fleuris ;
Juin fait pencher la rose ouverte
Près du beau foin qui craque et rit.

Juillet met les œufs dans leurs coques
Août sur les épis mûrs s’endort ;
Septembre aux grands soirs équivoques,
Glisse partout ses feuilles d’or.

Octobre a toutes les colères,
Novembre a toutes les chansons
Des ruisseaux débordant d’eau claire,
Et Décembre a tous les frissons.
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Rosemonde Gérard
Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts,
Bonne année à toutes les roses
Que l'hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m'aiment
Et qui m'entendent ici-bas.
Et bonne année aussi, quand même
A tous ceux qui ne m'aiment pas.


Je me joins à Rosemonde Gérard pour vous souhaiter à tous une très bonne année 2017, pleine de doux moments à partager avec ceux que vous aimez ! Sabine.
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Rosemonde Gérard
Et comme chaque jour, je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.
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Rosemonde Gérard
L'éternelle chanson

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer,
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant toujours par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire " Je t'aime " ?
Alors avec grand soin nous le recompterons.
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage ?
Mon amour se fera plus grave - et serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir s'il se peut l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
Je serai riche alors d'une richesse rare
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours !
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève,
Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
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recette pour faire une chanson nouvelle

Pour faire une chanson nouvelle,
On peut demander à l’oiseau
Le secret d’une ritournelle
Et le mystère d’un scherzo ;
On peut aussi prendre une lyre,
Ajouter quelques fleurs autour,
Un clair de lune et des sourires…
Mais tout ça ne peut pas suffire
Pour faire une chanson d’amour.

Pour faire une chanson qui naisse,
Et survivre à tous les étés,
Il faut connaître la caresse
Dont le cœur semble s’arrêter ;
Il faut connaître la torture
D’attendre, jusqu’au bout du jour,
Une trop chère créature…
C’est le cœur qui bat la mesure
Pour faire une chanson d’amour.

Pour faire une chanson qui tremble,
Et chante avec des vrais soupirs,
Il faut avoir cru, tout ensemble,
Cent fois vivre et cent fois mourir;
Souvenirs aux fleurs défleuries,
Frissons d’un soir, baisers d’un jour…
Valse de flamme et de folie…
Il faut avoir donné sa vie
Pour faire une chanson d’amour !
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Rosemonde Gérard
Dans une plate-bande à bordure d'oseille,
Majestueusement poussaient les artichauts ;
Sur le mur, au-dessus d'un buisson de groseille ;
Pendaient les chasselas poudrerisés de chaux.
Bedonnant doucement sous la cloche de verre,
Les melons presque mûrs avaient de beaux tons roux,
Des mouches bourdonnaient aux portes de la serre
Et des papillons bleus voltigeaient sur les choux.

Rosemonde GERARD
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Le dernier papillon

Quand ne chante plus le grillon
Et qu’on est avant dans l’automne,
Quelque matin gris l’on s’étonne
De voir un dernier papillon.

Plus d’or, d’azur, de vermillon ;
Son coloris est monotone ;
La cendre dont il se festonne
Se mêle au sable du sillon.

D’où vient-il ?… et par quelle porte ?…
Est-ce, parmi la feuille morte,
Le seul des papillons vivants ?

Ou, parmi la neige vivante,
La petite ombre transparente
D’un papillon mort au printemps ?
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Rosemonde Gérard
Le sommeil

Tout s’endort à son tour : le nuage et la branche,
La fleur, à l’instant même où respire le fruit,
La semaine, aussitôt que sonne le dimanche,
L’été, pendant l’hiver, le jour, pendant la nuit.

Le soleil, sur un lac, et l’oiseau, sur un arbre,
Le grand tigre doré, sur le sable trompeur,
L’ombre, dans un cyprès, la blancheur, dans un marbre,
Tout s’endort à son tour : le rêve et le rêveur.

L’avenir, dans un mot, le passé, dans un livre
Et, dans le jeune corps qui continue à vivre,
L’âme, vieille déjà, peut parfois s’endormir…

Puis elle se réveille ! … et, d’un sursaut de flamme,
Elle voit ce qu’a fait le pauvre corps sans âme…
Et, du cri qu’elle pousse, on peut très bien mourir !

(1889)
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L’Abeille

Le savant gribouri, qu’on nomme « secrétaire »,
Sait écrire son nom sur la vigne du mur ;
La fourmi fait courir des couloirs sous la terre ;
Le papillon construit des chemins dans l’azur ;
L’immense capricorne, au bord d’une prairie,
Semble conduire un char vers un but irréel…
Mais, puisant dans les fleurs de quoi nourrir la vie,
C’est l’abeille qui fait le miel.

Le calosome vert a des corsets d’infante ;
Le notonecte obscur peut nager sur le dos ;
La phyllie est pareille à la feuille naissante ;
La libellule valse en passant les ruisseaux ;
Le carabe est en or, la chenille en peluche ;
La sauterelle va s’assoir au bord du ciel…
Mais, puisant dans les fleurs de quoi nourrir la ruche,
C’est l’abeille qui fait le miel.

On voit jusqu’à dix fois sauter le corymbite ;
En sautant le criquet nous jette un éclair bleu ;
La mante sait prier comme une carmélite ;
La coccinelle rouge est la fille de Dieu ;
Le ver luisant, dans l’herbe, est une étoile brève ;
L’étoile est, dans l’azur, un lampyre éternel…
Mais, puisant dans les fleurs de quoi nourrir le rêve,
C’est l’abeille qui fait le miel !
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