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Citation de moklos


Je me suis donc conduite avec les chimpanzés comme si j’étais l’un d’eux. Qu’est-ce qui clochait là ? Qu’y a-t-il de répréhensible au plan éthique, ou même au plan pratique, à manifester de l’empathie pour autrui ? Pendant longtemps j’ai répondu : rien. Rien du tout. C’est une attitude valable. Je vois un aveugle sur le point de traverser la rue et je pense : il ne peut pas voir la circulation qui file à toute allure, il a besoin que je la voie pour lui, que je le prenne par le bras et que je l’accompagne là où manifestement il a envie d’aller. Partant de l’hypothèse que, si j’étais aveugle, j’aurais besoin de moi pour m’aider, je saisis l’aveugle par le bras et je le tire, terrorisé, en pleine circulation où, non seulement je lui fais peur, mais en où je le mets en danger. Parce que je dispose de ma vue, je me repose sur un certain système de guidage qui utilise principalement la vue pour s’informer et je veux à toute force la mettre à contribution. Mais l’aveugle a son propre système pour traverser. Il entend ce que je ne fais que voir, il isole des bouts d’information qui sont perdus pour moi, et il coordonne et mémorise des données que je n’ai même pas enregistrées.

Je parle ici de la différence entre empathie et sympathie, entre sentir pour l’autre et sentir avec lui.

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