Seulement six grandes pages pour une courte synthèse de la vie et de la carrière photographique de Sabine Weiss et surtout de grandes photos qu'elle a réalisées en de multiples endroits du monde dont Paris, New-York, Istanbul, Malte, l'Inde, la Birmanie.
Surtout des photos d'enfants, des années 50 notamment que j'ai trouvées magnifiques dont une dont elle dit elle-même qu'elle n'est pas technique, mais qui restitue un instant magique durant lequel un enfant propose la vente d'un brin de muguet à un homme penché vers lui. Comme ces enfants de Nazaré, un groupe de sept, avec la restitution de sept expressions différentes, assurées ou timides.
C'est un très beau cheminement photographique, chaque image méritant que l'oeil s'attarde et admire un travail remarquable qui va au-delà de l'image et touche le coeur.
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Une malle d'émotions
Toute photographie est — tôt ou tard — le témoignage de quelqu'un ou de quelque chose qui n'est plus. Les personnes révélées par l'objectif de Sabine Weiss semblent nous montrer à quel point toute vie est belle dans sa vulnérabilité, et combien il importe à chacun d'être au monde ne serait-ce que pour un instant. Car ce n'est pas le temps qui nous est imparti qui compte, mais ce que nous en faisons.
Ce livre est comme une malle dans laquelle de nombreuses émotions ne dorment que d'un oeil — le temps que notre oeil en réveille toutes les impressions. Et "l'écriture de la lumière" éclairera alors les quatre points cardinaux de notre âme par sa riche capacité d'évocation. le visage de chaque être est la signature personnelle que celui-ci présente au monde. C'est ce que nous prouvent les hommes, les femmes et les enfants qui peuplent ces pages de toute la force de leur fragile existence.
© Thibault Marconnet
Le 14 juillet 2022
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Acquisition dans une librairie- caverne d’Ali-Baba, « Le Silence de la mer », à Vannes (Morbihan), après en avoir pris « plein les mirettes » devant la rétrospective de la célèbre et toujours active photographe, Sabine Weiss (97 ans) .Je connaissais cette artiste mais n’imaginais pas un parcours aussi éclectique… De la mode à la publicité en passant par des photos et un travail plus personnel, qui me retiennent plus et ont très nettement, ma préférence !
« Humaniste et alors ?
Ce qu'on connaît aujourd'hui de l'oeuvre de Sabine Weiss appartient essentiellement au courant humaniste,ce style photographique rattaché aux années 1940 et 1950 qui chante la foi en l'homme,décrit les bonheurs minuscules,les saines joies familiales et compatit aux souffrances des humbles (...)
La reporter au Rolleifleix,cet appareil "simple et discret"qui se porte sur le ventre et ne vise pas ces cibles comme de vulgaires proies,se sent bien dans la famille des Robert Doisneau,Willy Ronis, Izis ou Édouard Boubat.Elle ne renie donc pas l'étiquette humaniste mais n'en a jamais fait son porte-étendard. (p12)”
Cet ouvrage appartient à une collection très astucieuse, que je découvre avec quelque décalage : « Photograph (i )es « , une collection de livres DVD consacrés à la photographie contemporaine : portraits filmés de grands photographes, textes et photographies. Réalisé avec le concours du Centre national de la Photographie.
J’ai lu aussitôt le texte très vivant de Jean-Marc Lescouarnec… résumant les principales facettes de l’œuvre de cette artiste… il me restera à trouver un moyen de visionner le CD , offrant deux films surSabine Weiss, l’amie de Doisneau.
« Doisneau a su épauler sa consoeur suisse au bon moment, à plusieurs reprises. Il en dit quelques mots, d’une juste tendresse : « Avec Sabine Weiss, regardons d’un peu plus : les scènes, d’apparence inoffensive, ont été inscrites avec une volontaire malice, juste à ce moment précis de déséquilibre où ce qui est communément admis se trouve remis en question. Les concepts littéraires en prennent un bon coup. Je veux dire que les vieillards ne sont pas forcément vénérables, pas plus que les soubrettes obligatoirement accortes. Si cela dérange un brin, c’est très bien : c’est exactement le rôle que doit jouer la photographie. J’ai dit malice mais il y a dedans ni diablerie ni odeur de souffre, et si Sabine Weiss se sert d’un balai ce n’est pas pour ses déplacements mais pour faire le ménage dans le capharnaüm photographique ». (p. 16)
Publication à la mise en page très soignée entre le texte aéré et une sélection de clichés personnels , ceux pris à la sauvette, hormis les portraits d’artistes, dont un , extraordinaire d’Alberto Giacometti, dans son atelier…
Je laisse, pour achever cette note de lecture, la parole à Sabine Weiss dans un interview de juillet 2020 :
« Durant des décennies de carrière, "j'ai fait de tout dans la photo : je suis allée dans des morgues, dans des usines, j'ai photographié des gens riches, j'ai fait des photos de mode... Mais ce qui reste, ce sont uniquement des photos que j'ai prises pour moi, à la sauvette", des photos pour le plaisir en dehors des commandes de travail, explique à l'AFP Sabine Weiss dont plus d'une centaine d'œuvres sont exposées au Kiosque, au port de Vannes (Morbihan), jusqu'au 6 septembre [2020 ] «
Moment jubilatoire que la vision de ces photographies , au fil des années, traversant les époques et les pays, pleines de naturel et d’humanité., augmenté d’un étonnement sans nom en écoutant des interviews de Sabine Weiss, projetés dans l’espace d’exposition, au vu de sa confondante modestie et simplicité. Elle précise d’ailleurs à l’interviewer qu’elle ne se considère pas comme une artiste mais comme « un artisan de la photo »…
Si vous vous trouvez à proximité du Morbihan et de Vannes, ne manquez pas cette exposition exceptionnelle , se clôturant dans quelques jours : le 6 septembre 2020…
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Une présentation signee Marie Deplechin
de ce magnifique livre "Emotions "
consacré aux photos de Sabine Weiss.
Zoom arrière, nous replongeons dans les années 50.
Une certaine précarité est présente
en France et dans tous les pays visités.
Le noir et blanc sied à merveille
à ces atmosphères et ses portraits saisis sur le vif.
Le regard des enfants vous vrille; de la joie,
de l'espièglerie...malgré tout!
C'est une incursion émouvante
dans le temps, au travers des gens
captés dans leur quotidien.
Quelques clichés des années 80,
qui surprennent, amusent et touchent.
Photographe humaniste ,
elle réussit à nous bouleverser,
à nous embarquer au coeur de ses photos,
témoignages d'époques et de vécus
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Pour tous les amateurs de photographie, ce recommande ce magnifique ouvrage. Sabine Weiss, la photographe est âgée de 96 ans, elle s'est confiée à Marie Desplechin , sur son travail, sa carrière amis aussi sa jeunesse et son parcours de photographe. Modeste, mutine et d'une grande sensibilité, Sabine a sélectionné les photos elle même parce qu’elle les "aime bien". Et c'est précisément l'amour qu'elle a eu pour ses sujets qui transparaît dans les photos: beaucoup d'enfants mais aussi des vieux, des clochard et des gitans, des laissé pour compte qui ne sont pas toujours "visibles". Les photos sont magnifiques, une belle tranche d'humanité. Quel œil !
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En fin de livre Sabine Weiss remercie les Editions de la Martinière. Elle a 97 ans ! Quelle vitalité. Il n'est pas simple de faire un commentaire sur un livre d'art. Donc je vais vous citer un passage de l'introduction écrit par Sabine Weiss. " J'ai voulu témoigner de la profondeur de l'être, la révéler, au grand jour. La lumière et la composition renforcent ce que j'ai à dévoiler. Dans chaque photographie se cachent une histoire à raconter, une émotion, mon émotion". Comment travaillait Sabine Weiss ? Photographe certifiée à 21 ans elle fait de tout : portraits d'artistes, d’écrivains, travail pour des magazines prestigieux elle n'a pas besoin de chercher des commandes et ce livre présente donc des images libres de contraintes, des "photos pour soi " des photos saisies au hasard de ses promenades et de ses rencontres. Un vrai plaisir. GB
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Cette monographie de Sabine Weiss présente 200 images les plus fortes de son travail. Elle s'inscrit dans le mouvement humaniste. Son travail témoigne de bonheurs simples.
Les images présentées s'étendent jusqu'en 2003 mais la partie la plus importante se situe dans les années 50 puis dans les années 80-90. Elles ne sont pas présentées de manière chronologiques. Ce sont essentiellement des portraits de personnes jeunes et moins. On ne restera pas insensibles à tous ces regards, notamment par celui de la photo de la couverture qui est l'image la plus emblématique de la photographe.
Les images sont éditées pleines pages. La reproduction noir et blanc est de bonne qualité. La mise en page de certaines images verticales restent cependant à désirer.
Cet ouvrage est un bon moyen de faire connaissance avec la photographe pour ceux qui ne connaissent pas son travail.
A noter que Sabine Weiss a reçu en 2020 de Kering et des rencontres de la photographie d'Arles le prix Women in motion saluant ainsi son exceptionnelle carrière.
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