Les éleveurs du bocage n’ont rien en commun avec les céréaliers de la plaine de la Limagne bourbonnaise, qui n’ont rien en commun avec les Moulinois à qui appartiennent les terres qu’ils exploitent, et qui ont eux-mêmes encore moins en commun avec les habitants des hameaux désœuvrés de la montagne bourbonnaise. Les trois villes de l’Allier, quoique de taille équivalente, représentent également trois mondes distincts : Moulins abrite la petite bourgeoisie et la notabilité administrative, Vichy les thermes et la vieillesse dorée, tandis que l’ouvrière Montluçon, tout à l’ouest, survit tant bien que mal au traumatisme de son déclin industriel et de sa dégringolade démographique, ayant perdu la moitié de ses soixante-mille habitants en quelques décennies. (pages 171-172)