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Citation de VALENTYNE


Le déjeuner terminé, Mr Pitchot ferma lui-même les persiennes, donnant l’ordre d’en faire autant dans toute la maison. Un orage s’annonçait, prétendait il. Je regardai le ciel aussi bleu et lisse qu’une nappe d’eau calme. Mais Mr Pitchot, me conduisant jusqu’au balcon, me signala à l’horizon de petit cumulus qui s’élevaient dans le ciel.
- Tu vois ces « tours » ? Avant le goûter, nous aurons des éclairs et peut être même de la grêle.
Je restai agrippé à la balustrade du balcon, émerveillé par ces nuages qui soudainement venaient de me rappeler les taches d’humidité au plafond de la classe de M. Trayter. Il me semblait revoir en eux toutes les fantaisies désordonnées de mon enfance, ensevelies dans mon oubli et miraculeusement ressuscitées dans la gloire de la chair et de l’écume des cumulus fulgurants de lumière. Des chevaux ailés gonflaient leurs poitrines d’où florissaient tous les seins, les melons et les diabolos de mon désir. Un des nuages, en forme d’éléphants à tête d’homme, se partagea en deux nuages plus petits qui se métamorphosèrent en deux lutteurs géants et barbus aux corps boursouflés de muscles.Un instant éloignés, ils se rapprochèrent à une vitesse effrayante; le choc fut terrible. Je vis les deux corps s’interpénétrer, se mêler l’un à l’autre et ne plus former qu’une masse confuse et tumultueuse qui ne tarda pas à se transformer en une autre image : le buste de Beethoven.

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