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Critiques de Sam Kieth (15)
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The Maxx, tome 1

Une série singulière et bohème

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Ce tome comprend les épisodes 1 à 4 de la série The Maxx, initialement parus en 1993, écrits et dessinés par Sam Kieth. Ce dernier a été assisté par William Messner-Loebs pour le scénario, et par Jim Sinclair pour les finitions des dessins. Ces numéros ont été remastérisés, c'est-à-dire que les planches originales ont bénéficié d'une nouvelle numérisation plus fine, et la mise en couleurs de Steve Oliff a été délaissée pour une nouvelle réalisée par Ronda Pattison. Le tome commence avec une introduction d'une page de Sam Kieth (datée du 11/09/2013) expliquant en quoi a consisté la remise en couleurs.



L'histoire débute dans une ruelle sombre et sale à New York. Un taxi dépose une femme en robe de soirée ; le chauffeur est de mèche avec les 2 sinistres individus qui l'agressent. Elle est sauvée par un colosse à la musculature impossible, tout habillé de violet (une sorte de costume de superhéros), avec une griffe énorme à chaque main, et une dentition de la mâchoire supérieure tout aussi impossible. The Maxx se fait embarquer par la police. La jeune femme n'a pas le temps de sortir de la ruelle qu'elle se fait à nouveau agresser par Mister Gone ; elle n'en réchappe pas cette fois.



Dans la voiture de patrouille, Maxx s'endort et rêve qu'il est le seigneur de l'Outback, protégeant la Reine de la Jungle (Jungle Queen). Dans un autre quartier, Julia Winters s'occupe du cas d'un paumé, en tant qu'assistante sociale établie à son compte. C'est elle qui va chercher Maxx dans sa cellule.



Voilà une série des plus improbables, et pourtant elle a eu le droit à une adaptation en dessin animé de treize épisodes, par la chaîne MTV en 1995. Avec la réédition de 2014, les lecteurs les plus curieux peuvent donc découvrir dans une belle édition, la série avec laquelle Sam Kieth a connu le succès, après avoir dessiné les débuts de Sandman de Neil Gaiman, et déjà collaboré avec Messner-Loebs sur Epicurus, the sage. Cette série a compté 35 numéros, dont l'épisode 21 écrit par Alan Moore.



Dès les premières pages, le lecteur constate que les dessins n'appartiennent pas à une veine réaliste. La morphologie de Maxx est impossible : poings plus gros que la tête, énorme griffe sans raison apparente, dentition délirante, etc. Ça continue avec la tête anormalement allongée de Mister Gone, les petites créatures sautillantes sans yeux appelées Izs, la façon dont Julie est attachée (en juste au corps rose, avec des liens attachés à un collier), la parure de plume de Maxx dans l'Outback, l'enchaînement abrupt de séquences, etc. Ce sentiment de déstabilisation se trouve encore renforcé par les formes des cases très hétéroclites, et la mise en page toujours différente d'une page à l'autre, passant d'un dessin pleine page, à une page comprenant 24 cases, et parcourant toute la gamme intermédiaire.



La lecture n'est pas éprouvante, mais ces épisodes dégagent un parfum de bande dessinée artistique et expérimentale. C'est la BD de Sam Kieth et il fait ce qu'il veut : une reine de la jungle avec une panthère, des petits monstres tout noirs et pleins de dents, un petit monstre tout noir dans le frigo, des petits monstres que les gens perçoivent comme des vieilles mémés toutes frêles, un robinet de salle de bain en forme de pie de vache, une baleine volante au dessus d'une plaine aride, une demoiselle en train de se faire couper les ongles des pieds par quelqu'un d'autre... Tout cela (et plus) se trouve dans ces 4 épisodes.



Le lecteur n'a donc d'autre choix que de se laisser porter par ces dessins fantasques et cette narration sibylline. Qui est The Maxx ? Mystère, impossible également de comprendre ce qu'est l'Outback. Comment est-il lié à Julie Winters ou à Mister Gone ? Mystère aussi. Néanmoins par son non-conformisme, cette histoire éclaire quelques stéréotypes sous un angle révélateur. Il y a par exemple l'attitude protectrice et virile de The Maxx vis-à-vis de Julie qui fait long feu, du fait qu'il soit complètement paumé, sans aucun contrôle ou compréhension des événements, alors que Julie refuse le rôle de victime avec astuce. Il y a les affrontements physiques, à la fois énormes et dérisoires, sans résultat concret. L'apparence de The Maxx est tellement grotesque et irréaliste que sa progression à travers la foule laisse à penser que cette apparence constitue plutôt la manière dont il se représente en son for intérieur, plutôt que son apparence réelle.



Dans le quatrième épisode, le contexte reste aussi décalé entre onirisme et absurde, mais le lecteur est invité à voir les événements par les yeux de Sarah James, une jeune femme en opposition avec sa mère (ex hippie), dont le père les abandonnées. Contre toute attente, Kieth et Messner-Loebs dresse un portrait psychologique juste et touchant d'une jeune adulte à la fois lucide et déboussolée.



Effectivement, ces premiers épisodes montrent que cette série ne ressemble à aucune autre. Elle tire son pouvoir de séduction des dessins pleins de personnalité de Sam Kieth, développant une ambiance fantasmatique envoutante, à défaut d'un scénario compréhensible. À condition de ne pas être trop cartésien, le lecteur pourra apprécier ces séquences bizarres autant qu'étranges, à ne pas prendre au pied de la lettre. À condition d'accepter la narration sciemment déstabilisante (qu'il s'agisse de l'intrigue décousue, ou des dessins et mises en page exagérés), il fera connaissance avec des individus singuliers et faillibles, ballotés par les circonstances sans se laisser faire, très attachants.
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Batman / The Maxx : Arkham Dreams

Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance du personnage de Batman, et une connaissance superficielle de Maxx suffit pour saisir toutes les nuances. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus entre 2018 et 2020, écrits, dessinés et encrés par Sam Kieth, avec une mise en couleurs réalisées par Ronda Pattison, et un lettrage par Shawn Lee. Le recueil comprend les couvertures originales de Kieth, ainsi que les couvertures variantes de Jim Lee, Kelley Jones, Gabriel Rodriguez, Ashley Wood, Jae Lee, et 8 pages en noir & blanc.



Maxx se souvient de l'outback, pas celui de l'Australie, mais celui de son esprit : de grandes plaines s'étendant à perte de vue, des dangers palpitants, d'étranges bêtes sauvages. Mais il y a quelque chose d'anormal : l'outback a changé. Les plaines sont balayées par une odeur de terre brulée, par des vents nuageux, par la famine et la sécheresse. Des créatures de l'outback se nourrissent de la carcasse d'une baleine aérienne, sans trouver de quoi manger. La terre est mise à nu, et la reine de la jungle s'est retirée dans son antre. Qu'est ce qui a pu générer ce nuage sobre et toxique qui plane sur l'outback ? Dans les rues de Gotham, les phares de la batmobile éclairent une rafle de sans-abri, mise en pratique de la politique du maire pour nettoyer les rues, par des officiers faisant du zèle. Dans la queue se trouve un individu avec un imperméable, très agité, tenant des propos incohérents. Batman descend de sa voiture et s'approche de Maxx pour lui adresser la parole.



Constatant la longueur de la griffe à chaque main de Maxx, les deux policiers décident de l'arrêter et de l'emmener au poste. Batman demande à les accompagner. Du fait de la nature étrange de leur prisonnier, ils l'emmènent à l'asile d'Arkham. Sur place, Batman salue le docteur Disparu qui lui explique qu'il existe un fichier de la CIA sur Maxx ce qui justifie son incarcération à Arkham. Il lui demande si la notion d'outback lui parle. Il continue : il ne s'agit pas de la région d'Australie, mais de la partie primale de la psyché humaine, une zone qui contient des informations profondément enfouies dans l'esprit de certaines personnes. Quelques patients d'Arkham semblent avoir le projet de faire usage de la télépathie pour se servir de Maxx et son accès à l'outback pour s'échapper. Depuis sa cellule, Maxx rappelle que l'outback est bien réel, qu'il est en train de dépérir et que lui seul peut sauver le pays de la reine de la jungle. Alors que Maxx a perdu conscience, le docteur Disparu l'a fait disposer sur une table en fer où il est entravé, et il lui a disposé des électrodes sur la tête, reliées à un appareillage électronique. Il s'apprête à conduire une expérience, alors que Batman est de plus en plus suspicieux, à la fois de l'arrestation de Maxx juste au bon moment, et de l'absence de toute preuve tangible de l'implication de Maxx dans cet hypothétique projet d'évasion. Le docteur répond sèchement que ces questions l'ennuient, et que Batman ne va pas tarder à ressentir les effets du neurotransmetteur wifi. De fait, Batman se retrouve dans l'outback, aux côtés de Maxx qui a sa parure de plumes.



Sam Kieth est un artiste à la forte personnalité graphique et narrative, ayant déjà eu l'occasion d'écrire Batman par le passé, par exemple Batman: Ghosts. Cet auteur a connu son heure de gloire en créant sa propre série The Maxx (1993-1998) qui a même bénéficié d'une adaptation en dessin animé pour MTV. C'est un auteur de BD non conventionnel, en ce sens qu'il réalise plus des illustrations que des dessins et que ses cases se rapprochent plus de l'expressionnisme que d'une narration purement descriptive. De la même manière, ses intrigues ne se cantonnent pas à une succession logique de faits et gestes et peuvent prendre la tangente vers un registre plus poétique, usant de licence artistique. Il vaut mieux que le lecteur ait conscience de ces partis pris narratifs avant de se lancer dans ce récit, voire qu'il ait déjà un goût pour les idiosyncrasies de l'artiste. Par exemple, une séquence peut se dérouler sans aucun arrière-plan de représenté pendant une dizaine de pages, si ce n'est un vague dégradé d'une couleur ténue en fond de case. Lorsque Batman s'interroge sur les coïncidences bien pratiques, le lecteur ne peut qu'être d'accord avec lui, et les explications du docteur Disparu sont expéditives pour le moins. Dans le même ordre d'idée, il ne faut pas trop chercher la logique de passage d'une réalité à l'autre, car ce n'est pas que l'esprit qui voyage du monde réel à l'outback spirituel, mais aussi le corps selon des règles floues et fluctuantes.



Une fois qu'il a fait l'effort d'accorder une bonne dose de suspension d'incrédulité supplémentaire, le lecteur peut alors profiter de ce voyage sortant de l'ordinaire. De temps à autre, vraiment très, très rarement, l'artiste représente un décor le temps d'une case ou deux, et s'amuse bien avec : les silhouettes des gratte-ciels de Gotham en ombre chinoise, la grande pièce de l'appartement de Julie, la devanture d'un marchand de canapés. De temps à autre, un peu plus souvent mais certainement pas à toutes les pages, Kieth s'amuse avec la forme d'un élément du décor, un meuble ou une plante ou un animal : la carrosserie de la Batmobile, l'enseigne en fer forgé de l'asile d'Arkham, les créatures monstrueuses de l'outback, une baleine aérienne, la table métallique très sommaire sur laquelle est étendu Maxx, le canis lupus avec sa tête duveteuse, le canapé de Julie, l'antre de la reine de la jungle. Mais s'il est venu pour une immersion dans des lieux représentés dans le détail avec une conception originale, le lecteur est vite excédé par ces fonds de case vides, vides et vides.



Ce qui intéresse Sam Kieth, c'est de jouer sur la forme des personnages, de les faire bouger pour certains, de jouer sur le contraste des différences de leur morphologie. Il s'amuse bien avec Maxx : individu musculeux à la forte carrure, habillé d'un costume moulant violet avec un masque à la dentition improbable, et une grosse griffe sur le dos de chaque main. C'est un individu un peu simplet, courageux et même téméraire, avec des réactions enfantines des pieds beaucoup trop gros, et un dos vouté très arrondi. Le lecteur peut y voir un personnage à l'allure comique, un enfant dans un corps d'adulte, ou plutôt un adulte avec un esprit d'enfant, la représentation mentale que Maxx a de lui-même plutôt qu'une représentation fidèle de sa morphologie, et bien sûr une sorte de parodie de superhéros avec des faux airs de Wolverine en plus massif, et en fait bien moins belliqueux. Par contraste, Batman apparaît comme un adulte, à la musculature moins ronde, pas toujours correcte sur le plan anatomique, dans un étrange costume avec les oreilles exagérément longues de la cagoule, la cape à la géométrie variable et beaucoup trop longue, le sigle de chauve-souris à la forme très bizarre, la bouche avec soit les lèvres très serrées ou au contraire les dents largement découvertes. Souvent Batman se tient très droit, rigide, alors que Maxx est courbé, plus massif et plus souple.



Sous réserve qu'il y soit sensible, le lecteur va donc être à la recherche de l'image décalée, du visuel surprenant et improbable. Outre les silhouettes déformées et la dentition très hypertrophiée du masque de Maxx, son regard peut se retrouver en arrêt sur les postures belliqueuses de Maxx, le menton de Batman, un monstre très réussi dans l'outback, le visage dément de Joker, l'allure mi-fillette mi-maternelle de Julie, la morphologie incroyable du Canis Lupus (ou Wumpus Woof), la tête du chien de Julie, et bien sûr le jeu d'opposition visuelle entre Maxx et Batman quand ils se trouvent dans la même case. Accessoirement, il se laisse prendre au jeu de l'intrigue : sauver l'outback, et même restaurer sa vitalité perdue, essayer de comprendre l'objectif réel du docteur Disparu, et établir un lien de cause à effet entre les phénomènes de l'outback et la réalité. L'auteur joue également sur l'ambiguïté de savoir de quel outback s'agit-il : celui de Maxx, celui de Batman ? Est-ce qu'il est contaminé par celui de Joker ? En cours de route, Kieth évoque trois jeunes femmes qui ont côtoyé Bruce Wayne ou Batman : Callie, Sabine, Alice. Leur sort apporte un léger éclairage pour partie inédit sur le personnage, ajoutant un zeste de profondeur psychologique, dans un récit qui joue également parfois sur les associations d'idées, le tout baignant dans une atmosphère onirique vaguement inquiétante.



Sam Kieth fait du Sam Kieth, ce qui paraît normal, mais ce qui peut être agaçant pour certains lecteurs. En fonction de sa sensibilité, il peut être exaspéré par un récit qui joue sur le côté artistique plutôt que de s'appuyer sur une solide narration visuelle, et s'énerver de l'usage de l'onirisme pour pallier les sauts de logique du scénario. À l'opposé, il peut être enchanté par un récit non conformiste, et se laisser porter par cet onirisme visuellement étonnant.
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Batman : Ghosts

Ce tome comprend 2 récits complets qui ne nécessitent pas de connaissance particulière du personnage de Batman : Ghosts & Batman/Lobo: Deadly serious. Tous les scénarios et dessins sont de Sam Kieth qui s'est également encré lui-même.



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Batman: Ghosts (Batman Confidential 40 à 43, initialement parus en 2010, mise en couleurs de José Villarrubia & Sam Kieth) - Batman est perché sur une gargouille et il se souvient de la première fois où il a été amené à sentir l'odeur du soufre : celle émanant de l'arme à feu utilisée par l'assaillant qui a tué ses parents. Il descend jusqu'au trottoir pour rejoindre le commissaire James Gordon et une équipe de la police de Gotham examinant un cadavre éventré, ayant été mâché pour partie. Ils se perdent en conjecture sur le monstre qui pourrait commettre un tel crime, peut-être même un fantôme. Batman se met à tousser en respirant l'air chargé de l'odeur de soufre. Gordon indique à Batman que l'assistante sociale du quartier, une certain Callie Sarah Dean, devrait pouvoir l'aider à identifier la personne à la rue qui a été si sauvagement agressée. De son côté, Callie Sarah Dean rêve de sa mère lui offrant un trèfle à quatre feuilles. De retour à la Batcave, Batman analyse la poudre prélevée sur le site du meurtre. Il y a bien du soufre dans le mélange, mais en quantité trop importante pour qu'il s'agisse de poudre pour un revolver. La nuit suivante, une autre personne à la rue est sauvagement assassinée. Le lendemain Batman rend visite à l'assistante sociale, mais il se retrouve confronté au fantôme en chemin. Quant à elle, Sarah Dean s'apprête à honorer son premier rendez-vous professionnel de la journée.



La couverture donne une bonne indication de ce qui attend le lecteur à l'intérieur, même s'il n'a encore jamais été confronté aux idiosyncrasies narratives de Sam Kieth. Cet auteur a connu son heure de gloire en créant sa propre série The Maxx (1993-1998) qui a même bénéficié d'une adaptation en dessin animé pour MTV The Maxx Complete series. C'est un auteur de BD non conventionnel, en ce sens qu'il réalise plus des illustrations que des dessins et que ses cases se rapprochent plus de l'expressionnisme que d'une narration purement descriptive. De la même manière, ses intrigues ne se cantonnent pas à une succession logique de faits et gestes et peuvent prendre la tangente vers un registre plus poétique, usant de licence artistique. Dans cette première histoire, le lecteur peut d'ailleurs tiquer dès le départ sur 2 éléments. Pour commencer, la mention d'un fantôme par Batman sort de nulle part et arrive comme un cheveu sur la soupe, juste pour orienter le récit dans le sens voulu par l'auteur. Ensuite, il est fait référence à plusieurs reprises à la poudre noire comme étant encore utilisée dans les armes à feu, dégageant une odeur de soufre, alors que son usage a été abandonné au début du vingtième siècle. Le lecteur peut aussi être surpris par l'apparence de Batman, avec les oreilles effilées démesurées de sa cagoule, les protubérances tout aussi effilées et démesurées de se gants, et une morphologie très variable d'une séquence à l'autre, avec des exagérations anatomiques significatives.



Le lecteur ajuste donc son mode de lecture en comprenant qu'il doit interpréter ce qu'il voit comme le ressenti des personnages, plutôt que comme une description plus ou moins objective de la réalité. En fonction des séquences, la silhouette de Batman (ou des autres personnages, à commencer par l'étonnante chevelure de James Gordon) est représentée en fonction de la manière dont Batman se perçoit dans la situation donnée, ou de comment il est perçu par la ou les personnes présentes. Il est donc très souvent massif avec des biceps aussi gros que ses cuisses, parfois même plus épais que son torse, un cou démesuré, de toutes petites mains au bout de bras énormes, une cape beaucoup trop longue pour être pratique, etc. Dans le même ordre de représentation interprétative, Callie Sarah Dean ressemble plus à une adolescente bien en chair qu'à une femme d'une trentaine d'années avec déjà une solide expérience professionnelle. Sa cécité est également mise en scène avec une certaine désinvolture. Sam Kieth met à profit la licence poétique pour remplacer (plus souvent que de coutume dans les comics de superhéros) les décors en arrière-plan par des camaïeux aux couleurs suggestives de l'état d'esprit du personnage ou de l'ambiance de la scène.



Avec une telle narration visuelle, la lecture relève plus de l'expérience sensorielle et émotionnelle que d'un récit factuel. Sous réserve d'avoir fait cet ajustement de lecture nécessaire, le lecteur ressent alors la détresse de Batman confronté d'abord à l'odeur de soufre, puis à une apparition spectrale sur laquelle il n'a aucune prise. Il apprécie la manière dont lui et Callie Sarah Dean sont sur la même longueur d'onde en termes d'état d'esprit et de façon de penser, ou plutôt de ressentir. Il comprend que ce spectre doit être vu comme une métaphore d'une affliction psychologique, une tentation émotionnelle à laquelle Batman et Callie Sarah Dean sont très sensibles. Cependant, le lecteur, lui, ressent que l'auteur n'arrive pas complètement à se départir des oripeaux de la narration traditionnelle et qu'il se raccroche à des faits qui arrivent de manière artificielle, à commencer par l'étrange cécité temporaire de Batman ne servant qu'à le rapprocher de Callie Sarah Dean, et partant comme elle est venue, sans aucune explication. Il se rend également compte que les dialogues sonnent parfois creux, entre évidences prosaïques en total décalage avec la tonalité de la narration, ou sentences romantiques artificielles. Il se focalise alors plus sur la métaphore du spectre, sur le symbolisme du trèfle à 4 feuilles (une feuille pour l'espoir, la foi, l'amour, la chance), sur l'expression du doute, de la confiance, de l'amitié. Mais à chaque fois, Sam Kieth se contente de lieux communs, sans approfondir le thème, sans réussir à l'intégrer de manière naturelle à l'intrigue ou à la situation des personnages.



La chute du récit laisse le lecteur déstabilisé, que ce soit la morale explicitée par James Gordon, ou le sort de Callie Sarah Dean, au point qu'il en vient à se demander si l'auteur ne se moque pas ouvertement de lui. Il a découvert un récit dont il a apprécié les fulgurances graphiques, mais dans le même temps, Sam Kieth n'a pas réussi à rester dans le registre poétique du début jusqu'à la fin, créant des solutions de continuité qui provoque la sortie du lecteur de son immersion. 3 étoiles.



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Batman/Lobo: Deadly Serious (2 épisodes de 44 pages, 2007, mise en couleurs d'Alex Sinclair) - De manière imprévu, une voix se fait entendre dans la tête de Batman, le prévenant qu'il va être transporté dans une base spatiale située à 7,2 années-lumière de la Terre pour accomplir une mystérieuse mission. Il y est accueilli par une femme appelée Sophie qui lui explique qu'il a sûrement dû être contacté par Astrella pour endiguer une épidémie qui ne touche que les femmes, les transformant en véritable furie. Alors qu'ils arrivent à proximité du cadavre d'une victime, Lobo se matérialise devant eux clamant son innocence quant au cadavre. Batman n'en croit pas un mot et ils commencent à se battre entre eux, Sophie s'éloignant, éprouvant des chaleurs, finissant par se mettre dans une tenue plus détendue, s'emparant d'une arme à feu et tirant sur tout ce qui bouge.



Au moins, Sam Kieth l'annonce dès le début : ce récit relève de la farce, que ce soit avec le personnage outré de Lobo, ou avec ce mystérieux virus qui transforme les femmes en foldingue (Kieth ne pousse pas le bouchon jusqu'à évoquer un symptôme prémenstruel, mais on n'en est pas loin), évoquant vaguement une forme de libération par rapport à leur condition. Pour ce récit, Sam Kieth a construit une intrigue plus linéaire et plus directe, l'infection passant par plusieurs femmes successives (dont une énorme surprise pour l'avant dernière), les transformant en de dangereuses tueuses l'une après l'autre, suivie par le duo Batman & Lobo. Le lecteur se rend compte que l'auteur est plus intéressé par Batman que par Lobo qui ne sert que de faire-valoir comique. Comme dans la première histoire, il continue à réaliser des dessins plus expressionnistes que descriptifs, avec une exagération parodique bien adaptée à un individu qui s'habille en chauve-souris et un autre qui est l'incarnation vivante du machisme dans tous ses excès. En plus, il bénéficie d'une mise en couleurs un peu plus vive, réalisée par Alex Sinclair qui trouve le bon équilibre entre préserver les ténèbres souhaitées par Kieth, habiller des fonds de case de plus en plus vides, et apporter un peu de vie par le biais de couleurs plus vives. Le lecteur se laisse emporter par une aventure décomplexée, vaguement féministe, vaguement provocatrice, avec une fin aussi dramatique que grotesque.



Avec ce deuxième récit, le lecteur ne se trompe pas sur les intentions de l'auteur, raconter une farce évoquant la condition féminine avec une touche de dérision. Les dessins restent dans une exagération présente dans chaque case, pour des visuels impressionnants et totalement sarcastiques. L'intrigue n'est pas épaisse, et il est impossible de croire aux personnages ne serait-ce qu'un seul instant. Finalement Sam Kieth aurait dû se lâcher encore plus dans l'absurde pour pouvoir rivaliser avec d'autres histoires de Lobo, comme celles d'Alan Grant, Keith Giffen et Simon Bisley dans Lobo: Portrait of a Bastich.
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The Maxx, tome 1

C’est en mars 1993 qu’un étrange personnage apparaît dans les comics shops. Loin des clichés et stéréotypes de super-héros, The Maxx, créature imaginée par Sam Kieth pour les éditions Image Comics, est maintenant disponible en France, grâce aux éditions Reflexions.

Personnage ambigu que ce Maxx : est-il un clochard à la dérive se prenant pour un défenseur des plus faibles ou le hérault de la Reine Léopard ? Cette souveraine qui ressemble étrangement à Julie : l’assistante sociale prenant en charge ce courageux, mais ultra-violent SDF. « The Maxx » est l’un des fleurons des comics des années 1990, avec un petit quelque chose dans la rondeur du dessin et la mise en page organique de Sam Kieth .. Délicieusement vintage...

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Batman-Lobo : Menace fatale

Ce tome comprend 1 récit complet qui ne nécessitent pas de connaissance particulière du personnage de Batman. Il est initialement paru sous la forme de 2 épisodes de 44 pages, en 2007, écrits, dessinés et encrés par Sam Kieth, mis en couleurs par Alex Sinclair.



De manière imprévu, une voix se fait entendre dans la tête de Batman, le prévenant qu'il va être transporté dans une base spatiale située à 7,2 années-lumière de la Terre pour accomplir une mystérieuse mission. Il y est accueilli par une femme appelée Sophie qui lui explique qu'il a sûrement dû être contacté par Astrella pour endiguer une épidémie qui ne touche que les femmes, les transformant en véritable furie. Alors qu'ils arrivent à proximité du cadavre d'une victime, Lobo se matérialise devant eux clamant son innocence quant au cadavre. Batman n'en croit pas un mot et ils commencent à se battre entre eux, Sophie s'éloignant, éprouvant des chaleurs, finissant par se mettre dans une tenue plus détendue, s'emparant d'une arme à feu et tirant sur tout ce qui bouge.



Au moins, Sam Kieth l'annonce dès le début : ce récit relève de la farce, que ce soit avec le personnage outré de Lobo, ou avec ce mystérieux virus qui transforme les femmes en foldingue (Kieth ne pousse pas le bouchon jusqu'à évoquer un symptôme prémenstruel, mais on n'en est pas loin), évoquant vaguement une forme de libération par rapport à leur condition. Pour ce récit, Sam Kieth a construit une intrigue plus linéaire et plus directe, l'infection passant par plusieurs femmes successives (dont une énorme surprise pour l'avant dernière), les transformant en de dangereuses tueuses l'une après l'autre, suivie par le duo Batman & Lobo. Le lecteur se rend compte que l'auteur est plus intéressé par Batman que par Lobo qui ne sert que de faire-valoir comique. Il continue à réaliser des dessins plus expressionnistes que descriptifs, avec une exagération parodique bien adaptée à un individu qui s'habille en chauve-souris et un autre qui est l'incarnation vivante du machisme dans tous ses excès. En plus, il bénéficie d'une mise en couleurs un peu vive, réalisée par Alex Sinclair qui trouve le bon équilibre entre préserver les ténèbres souhaitées par Kieth, habiller des fonds de case de plus en plus vides, et apporter un peu de vie par le biais de couleurs plus vives. Le lecteur se laisse emporter par une aventure décomplexée, vaguement féministe, vaguement provocatrice, avec une fin aussi dramatique que grotesque.



Le lecteur ne se trompe pas sur les intentions de l'auteur, raconter une farce évoquant la condition féminine avec une touche de dérision. Les dessins restent dans une exagération présente dans chaque case, pour des visuels impressionnants et totalement sarcastiques. L'intrigue n'est pas épaisse, et il est impossible de croire aux personnages ne serait-ce qu'un seul instant. Finalement Sam Kieth aurait dû se lâcher encore plus dans l'absurde pour pouvoir rivaliser avec d'autres histoires de Lobo, comme celles d'Alan Grant, Keith Giffen et Simon Bisley dans La Balade de Lobo.
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Eleanor & the Egret

Ce tome contient une histoire complète indépendante de tout autre. Il comprend les 5 épisodes initialement parus en 2017, écrits par John Layman, dessinés et encrés par Sam Keith, avec une mise en couleurs réalisée par Ronda Pattison. Il comprend également une courte introduction d'une page rédigée par Layman, explicitant son intention et celle de Kieth avec cette histoire. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Rob Guillory, Elizabeth Torque, Mike Rooth, Sam Kieth et Dave Crossland.



Il y a plusieurs années de cela, quelque part dans un marais, une jeune femme à lunette et en robe rouge fort décolletée dans le dos s'enfuit en courant et en pataugeant dans l'eau. Elle finit par chuter tête la première dans la boue. En se relevant, elle découvre un œuf dans un nid. Au temps présent à Paris (en France), Eleanor s'est rendue au Musée de Couleurs Étonnantes où elle admire les œuvres exposées, en particulier celles de d'Anastasia Rüe. Alors que le groupe dont elle faisait partie s'éloigne, l'oiseau ornant son chapeau donne signe de vie et Eleanor lui sourit. Le lendemain, le chef de police Rabiduex se rend au musée où la peinture d'Anastasia Rüe a disparu. Il est accompagné de l'inspecteur Gilbert Belanger, lui-même accompagné de son chat Cheswick. Ils restent interdits devant l'emplacement vide. L'inspecteur remarque une plume par terre et la ramasse. Rabiduex lui fait remarquer que ça n'a rien à voir avec le vol.



Rabiduex pose des questions à l'inspecteur Belanger pour essayer de deviner le mode opératoire du voleur. Dans le même temps, les cases montrent comment Eleanor et Ellis (son aigrette) s'y sont prises pour neutraliser les caméras de surveillance, découper une ouverture dans le dôme en verre, ouvrir la serrure de la porte de sécurité sans disposer de la clé, passer devant le garde sans qu'il s'en rende compte, franchir les barrières de faisceau laser, et repartir en emmenant la peinture de belle taille. Après être sorti du musée, l'inspecteur suit son idée : identifier l'oiseau ayant perdu une plume. Il se rend dans l'animalerie la plus proche. Le vendeur au comptoir lui indique qu'il a de la chance : dans la boutique se trouve une cliente spécialisée dans les oiseaux qui s'appelle Eleanor. Cette dernière répond par un mensonge pour lancer l'inspecteur sr une fausse piste. De retour chez elle, elle contemple la toile volée en se demandant qu'ne faire. Ellis l'avale d'un coup.



En voyant le nom des auteurs, la curiosité du lecteur est tout de suite éveillée : le scénariste de la série Chew (dessinée par Rob Guillory) et le créateur de The Maxx et l'auteur d'histoires de Batman qui ne ressemblent à aucune autre, par exempleBatman: Ghosts. Dans l'introduction Layman indique que son intention et celle de Kieth était de réaliser un récit léger, un peu fantastique dans la mesure où ils ne s'en tiendraient ni au réalisme, ni à la réalité. Effectivement le point de départ reflète ce choix avec une aigrette dotée de conscience et disposant de capacités surnaturelles, voire même magique. Par exemple, elle est capable de découper du verre avec son bec, ou de faire prendre à son bec la forme de la clé ouvrant la serrure de la porte de sécurité, sans avoir vu ladite clé. Lorsque Ellis (l'aigrette) avale le tableau d'Anastasia Rüe, les proportions de l'œuvre fluctuent fortement, de 2 mètres sur 1 mètre et demi lorsqu'elle est exposée, à 1,5m*1m lorsqu'elle est transportée par l'aigrette, jusqu'à 80cm*60cm lorsqu'elle est avalée par l'aigrette. La narration ne donne pas d'explication quant à ces changements de dimension, et les dessins les montrent clairement.



Au fur et à mesure de sa carrière, Sam Kieth s'est éloigné d'une représentation purement figurative pour jouer à la fois avec les modèles de ce qui est représenté, mais aussi avec les formes. En tant qu'artiste, il imagine des objets n'existant pas ou il s'inspire de modèles ayant existé mais à une autre époque. Ainsi au cours de ces épisodes, le lecteur découvre des accessoires invraisemblables, anachroniques ou loufoques, pour des effets de décalage. La première vision de Paris comprend à la fois des marquises dans le style Art Nouveau et des tags très modernes, pour une rue qui n'a jamais existé. Les quelques vues suivantes des rues de Paris s'inscrivent dans des visions tout aussi fantasmées, un décor purement imaginaire renvoyant au dix-neuvième siècle, mais avec parfois des éléments modernes, ou des éléments relevant de l'urbanisme américain. Dans une séquence, le lecteur sourit en voyant Eleanor chevaucher une énorme moto sur une route à 2 voies assez large et toute droite, évoquant plus une highway étatsunienne qu'une route de campagne française. Non seulement le lecteur ne doit pas s'attendre à une reconstitution de Paris, mais en plus il ne doit pas espérer une cohérence descriptive d'une séquence à l'autre, voire même à l'intérieur d'une même scène.



Tous les autres accessoires sont soumis à des variations patentes. Les toilettes d'Eleanor constituent un autre exemple parlant. Dans la scène d'introduction (quand elle fuit une maison et qu'elle tombe sur un œuf), elle porte une belle robe longue rouge qui ne semble tenir sur son corps que par miracle. Lorsqu'elle visite le musée, elle porte une longue robe blanche avec un col très haut, et un chapeau à large rebords évoquant les toilettes du début du vingtième siècle, mais beaucoup plus près du corps. Le lendemain, dans l'animalerie, elle est vêtue d'un short et d'un débardeur laissant voir son nombril, avec une casquette de baseball. Par la suite, elle porte également un pantalon et un sweater ou encore une longue blouse blanche. Le lecteur découvre à chaque fois sa tenue, reflétant soit son état d'esprit indépendamment de la possibilité de disposer d'un tel vêtement dans sa garde-robe, soit adaptée à son activité. Là encore, il ne faut pas chercher une forme de cohérence réaliste, mais plus l'expression d'états d'esprit.



En s'affranchissant de ces contraintes de réalisme et de réalité, Sam Kieth plonge le lecteur dans un monde teinté d'onirisme à la consistance fluctuante, parsemé de visuels étonnants. Pour commencer, le lecteur tombe immédiatement sous le charme d'Eleanor, à la fois femme mature avec des formes, à la fois jeune femme souriante vaguement ironique. La mise en scène du premier vol s'avère amusante, puisque les auteurs intercalent les cases de l'inspecteur et de son chef en train de réfléchir aux méthodes pragmatiques des voleurs, avec le déroulé réel reposant sur les capacités surnaturelles de l'aigrette. En début de l'épisode 2, le lecteur bénéficie d'une visite au zoo, avec girafe, tigre, éléphant, rhinocéros et caméléon, pour des images aussi inattendues que réalistes. Un peu plus loin, il découvre le modèle improbable de voiture de l'inspecteur Belanger, à 3 roues, une petite étiquette venant préciser ce détail, pas forcément perceptible sur le dessin. Lors de l'épisode 3, monsieur Ives et son familier suivent Eleanor et Ellis sur la pointe des pieds (pour mieux les surprendre) dans les couloirs d'une galerie d'art, à la fois horribles (la dentition de monsieur Ives) et un peu comiques (du fait de l'exagération physique, de la forme des pieds d'Ives). Kieth joue aussi sur le lettrage très organique des effets sonores pour leur donner du volume et de la texture. La narration visuelle est à la fois loufoque et imprévisible aussi bien capable de détails exubérants, que d'une simplicité désarmante et expressive.



Du fait des caractéristiques de la narration visuelle, le lecteur se laisse prendre par sa poésie, s'attachant moins au scénario ou à essayer d'en anticiper les rebondissements du fait du degré élevé de facétie. L'intrigue suit un déroulement linéaire, avec un petit rappel sur le passé pour expliquer l'histoire personnelle d'Anastasia Rüe. Elle comprend plusieurs rebondissements, comme des combats physiques et de nouvelles expositions d'œuvres d'art. Le lecteur sait dès le départ qu'il n'arrivera rien de grave à Eleanor ou à Ellis. John Layman s'amuse avec une histoire d'amour très légère, sans épaisseur, ainsi qu'avec la notion d'art. Il utilise cette dernière quand il montre que l'aigrette se nourrit d'œuvre d'art, qu'elle dépérit quand elle ne peut pas en consommer. Le lecteur a bien du mal à y voir une métaphore autre que l'art est indispensable à sa vie, et qu'en même temps elle détruit chaque œuvre lorsqu'elle la consomme, puisqu'elle la mange. Ce thème est également développé par le fait qu'Anastasia Rüe s'approprie la créativité d'autres individus. Là encore ce thème reste à ce niveau, sans plus de remarque ou d'analyse sur le vol d'idées ou de propriétés intellectuelles.



Le lecteur ressort de ce tome avec le sourire aux lèvres du fait des visuels surprenants et du ton positif du récit. Il éprouve la sensation d'avoir lu une forme poétique inhabituelle, jouant sur le rapprochement d'accessoires disparates, comme si les personnages imposaient leur propre ressenti de la réalité. En fonction de sa sensibilité, il peut trouver le résultat enchanteur et charmant (4 étoiles), ou un peu superficiel, en particulier du fait que Sam Kieth ressert ses habituelles exagérations donnant l'impression de dessiner chaque page, parfois chaque case sous l'inspiration du moment.
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The Maxx, tome 1

Ce tome comprend les épisodes 1 à 4 de la série "Maxx", initialement parus en 1993, écrits et dessinés par Sam Kieth. Ce dernier a été assisté par William Messner-Loebs pour le scénario, et par Jim Sinclair pour les finitions des dessins. Ces numéros ont été remastérisés, c'est-à-dire que les planches originales ont bénéficié d'une nouvelle numérisation plus fine, et la mise en couleurs de Steve Oliff a été délaissée pour une nouvelle réalisée par Ronda Pattison. Le tome commence avec une introduction d'une page de Sam Kieth (datée du 11/09/2013) expliquant en quoi a consisté la remise en couleurs.



L'histoire débute dans une ruelle sombre et sale à New York. Un taxi dépose une femme en robe de soirée ; le chauffeur est de mèche avec les 2 sinistres individus qui l'agressent. Elle est sauvée par un colosse à la musculature impossible, tout habillé de violet (une sorte de costume de superhéros), avec une griffe énorme à chaque main, et une dentition de la mâchoire supérieure tout aussi impossible. The Maxx se fait embarquer par la police. La jeune femme n'a pas le temps de sortir de la ruelle qu'elle se fait à nouveau agresser par Mister Gone ; elle n'en réchappe pas cette fois.



Dans la voiture de patrouille, Maxx s'endort et rêve qu'il est le seigneur de l'Outback, protégeant la Reine de la Jungle (Jungle Queen). Dans un autre quartier, Julia Winters s'occupe du cas d'un paumé, en tant qu'assistante sociale établie à son compte. C'est elle qui va chercher Maxx dans sa cellule.



Voilà une série des plus improbables, et pourtant elle a eu le droit à une adaptation en dessin animé par la chaîne MTV : Maxx (Complete series). Avec la réédition de 2014, les lecteurs les plus curieux peuvent donc découvrir dans une belle édition, la série avec laquelle Sam Kieth a connu le succès, après avoir dessiné les débuts de Sandman (voir Preludes & nocturnes) de Neil Gaiman, et déjà collaboré avec Messner-Loebs sur Epicurus, the sage. Cette série a compté 35 numéros, dont l'épisode 21 écrit par Alan Moore.



Dès les premières pages, le lecteur constate que les dessins n'appartiennent pas à une veine réaliste. La morphologie de Maxx est impossible : poings plus gros que la tête, énorme griffe sans raison apparente, dentition délirante, etc. Ça continue avec la tête anormalement allongée de Mister Gone, les petites créatures sautillantes sans yeux appelées Izs, la façon dont Julie est attachée (en juste au corps rose, avec des liens attachés à un collier), la parure de plume de Maxx dans l'Outback, l'enchaînement abrupt de séquences, etc. Ce sentiment de déstabilisation se trouve encore renforcé par les formes des cases très hétéroclites, et la mise en page toujours différente d'une page à l'autre, passant d'un dessin pleine page, à une page comprenant 24 cases, et parcourant toute la gamme intermédiaire.



La lecture n'est pas éprouvante, mais ces épisodes dégagent un parfum de bande dessinée artistique et expérimentale. C'est la BD de Sam Kieth et il fait ce qu'il veut : une reine de la jungle avec une panthère, des petits monstres tout noirs et pleins de dents, un petit monstre tout noir dans le frigo, des petits monstres que les gens perçoivent comme des vieilles mémés toutes frêles, un robinet de salle de bain en forme de pie de vache, une baleine volante au dessus d'une plaine aride, une demoiselle en train de se faire couper les ongles des pieds par quelqu'un d'autre... Tout cela (et plus) se trouve dans ces 4 épisodes.



Le lecteur n'a donc d'autre choix que de se laisser porter par ces dessins fantasques et cette narration sibylline. Qui est The Maxx ? Mystère, impossible également de comprendre ce qu'est l'Outback. Comment est-il lié à Julie Winters ou à Mister Gone ? Mystère aussi. Néanmoins par son non-conformisme, cette histoire éclaire quelques stéréotypes sous un angle révélateur. Il y a par exemple l'attitude protectrice et virile de The Maxx vis-à-vis de Julie qui fait long feu, du fait qu'il soit complètement paumé, sans aucun contrôle ou compréhension des événements, alors que Julie refuse le rôle de victime avec astuce. Il y a les affrontements physiques, à la fois énormes et dérisoires, sans résultat concret. L'apparence de The Maxx est tellement grotesque et irréaliste que sa progression à travers la foule laisse à penser que cette apparence constitue plutôt la manière dont il se représente en son for intérieur, plutôt que son apparence réelle.



Dans le quatrième épisode, le contexte reste aussi décalé entre onirisme et absurde, mais le lecteur est invité à voir les événements par les yeux de Sarah James, une jeune femme en opposition avec sa mère (ex hippie), dont le père les abandonnées. Contre toute attente, Kieth et Messner-Loebs dresse un portrait psychologique juste et touchant d'une jeune adulte à la fois lucide et déboussolée.



Effectivement, ces premiers épisodes montrent que cette série ne ressemble à aucune autre. Elle tire son pouvoir de séduction des dessins pleins de personnalité de Sam Kieth, développant une ambiance fantasmatique envoûtante, à défaut d'un scénario compréhensible. À condition de ne pas être trop cartésien, le lecteur pourra apprécier ces séquences bizarres autant qu'étranges, à ne pas prendre au pied de la lettre. À condition d'accepter la narration sciemment déstabilisante (qu'il s'agisse de l'intrigue décousue, ou des dessins et mises en page exagérés), il fera connaissance avec des individus singuliers et faillibles, ballottés par les circonstances sans se laisser faire, très attachants.
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Lobo: Highway to Hell

Ce tome comprend les 2 parties d'une minisérie parue en 2010, écrite par Scott Ian et illustrée par Sam Kieth.



Le personnage de Lobo mis en scène correspond à celui du biker de l'espace buvant beaucoup, frappant fort et chérissant ses dauphins de l'espace tel que décrit dans Lobo, Portrait of a Bastich (avant qu'il ne devienne rasta dans 52 1).



L'histoire est très simple. Alors que Lobo est en train de profiter d'une journée tranquille à éliminer la cuite au whisky qu'il a pris la veille au soir, un de ses dauphins de l'espace brise sa fenêtre (oui, si c'était Bruce Wayne, ce serait une chauvesouris qui aurait défoncé la baie vitrée). Ce dauphin a été tué par un individu malintentionné qui a laissé son couteau planté dans le corps avec une note qui porte encore l'odeur de Satan. Le code de l'honneur de Lobo ne lui laisse pas le choix : il doit se rendre aux enfers pour demander des comptes au Diable lui-même et assouvir sa soif de vengeance. 2 soucis majeurs : (1) il lui faut arriver jusqu'en Enfer or le diable l'y a interdit de séjour et (2) il faut vaincre le Diable. Le premier épisode correspond au voyage, le deuxième à la lutte sans merci.



Au départ j'avais 3 bonnes raisons de lire cette histoire : Lobo + Scott Ian + Sam Kieth. Premier contentement : Lobo est égal à lui-même. Ce personnage a été créé par Roger Slifer et Keith Giffen en 1983. Il a vraiment marqué l'imagination des lecteurs lors de 2 miniséries ("The last czarnian" - 1991 & "Lobo's back" - 1992) écrites par Keith Giffen (avec des dialogues d'Alan Grant) et dessinées par Simon Bisley, un fou furieux (regroupées dans Lobo, Portrait of a Bastich). Lobo est un biker de l'espace dont l'apparence est au départ modelée sur celle de Lemmy Kilmister, le chanteur bassiste de Motörhead (Ace Of Spades). Son personnage se définit par un mélange de grosse brute qui aime se battre et picoler et qui s'astreint à un code de l'honneur qui n'appartient qu'à lui. Il s'avère enfin qu'en tant que czarnien (une race extraterrestre), il est capable de régénérer son corps à partir de pas grand-chose ce qui fait de lui un être immortel. Dans cette histoire, il est égal à lui-même.



Deuxième raison, j'étais intrigué par la participation de Scott Ian qui est surtout connu pour être le bassiste du groupe de thrash metal "Anthrax" (Among The Living par exemple). Il explique dans l'introduction qu'il a écrit le personnage de Lobo comme s'il s'agissait de lui dans cet univers très étrange. Pour ce qui est de la voix du personnage, je trouve qu'il l'a bien cernée et en plus il insère quelques références au passé de Lobo (le professeur de "The last czarnian" et Vril Dox de LEGION). Il insère également quelques références à des groupes de hard rock (le titre qui renvoie à la chanson d'AC/DC par exemple), mais sans en abuser. Pour être honnête l'histoire est de type décompressée qui laisse la part belle aux illustrations. Cette histoire ne révolutionne pas le personnage mais elle lui fait honneur en l'opposant à un adversaire de taille.



Troisième raison, Sam Kieth est un illustrateur hors norme qui peut faire des choses très bien et très originales. Pour cette histoire, il a effectué les dessins et les encrages, la mise en couleur a été confiée à Lee Loughridge. Sam Kieth est un illustrateur particulier qui tord et exagère les formes au-delà du crédible pour aboutir à des personnages et des anatomies fantasques révélant la nature psychologique des personnages. Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil à la couverture pour avoir un exemple avec la langue du personnage de droite. Tout est à l'avenant ; on retrouve en particulier les mollets disproportionnés et les pieds d'une largeur de péniche comme il en avait affublé The Maxx. Ces exagérations se marient très bien avec la nature du récit et sont toujours aussi savoureuses. Il réussit également quelques variations délectables dans l'apparence du Diable dont une fois en petite fille craquante. De même, les scènes de violence, de démembrement et de carnage sont illustrées avec une grande inventivité. Par contre, le lecteur constate qu'il a cédé à la paresse en évitant de dessiner de nombreux décors, ce qui fait que Lobo se promène dans des zones désolées dépourvues de toute caractéristique, ou s'écharpe avec le Diable dans un néant passe-partout. À force, le lecteur a l'impression d'assister à une pièce de théâtre sans décors, malgré les efforts réalisés par Lee Loughridge.



D'un coté, il est agréable de retrouver Lobo dans une forme éblouissante, de l'autre cette histoire donne parfois l'impression que Scott Ian et Sam Kieth ont assuré un service minimal.
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Arkham Asylum Madness

Cette histoire invite le lecteur à passer 24 heures dans les murs d'Arkham Asylum en suivant Sabine Robbins, une infirmière effectuant son service. Cette jeune dame est mère d'un enfant de 5 ou 6 ans. Son mari l'amène au travail et vient la chercher. Le couple a besoin d'argent : le travail à Arkham est difficile, mais il rapporte. C'est la raison pour laquelle Sabine va accepter d'enchaîner 2 périodes de travail de 12 heures chacune. Au début, elle nous entraîne dans son quotidien : le papotage avec les autres membres de l'équipe, le bonjour au médecin chef, les échanges avec les gardes. Les dialogues mettent en évidence la tension qui existe dans cet établissement du fait des pensionnaires très particuliers. Les petits riens s'accumulent rendant l'atmosphère oppressante jusqu'à la pause déjeuner qui permet de décompresser. Puis le travail reprend ses droits et le lecteur peut enfin apercevoir quelques internés. Ces 24 heures vont être très longues.



Pendant longtemps, Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean (initialement paru en 1989) fut le bestseller de DC Comics dans le format "graphic novel". Il est donc surprenant que les éditeurs aient mis autant de temps pour essayer d'en faire une franchise en faisant croire aux lecteurs que ce qui fait la qualité du tome précité, c'est le concept et non les créateurs. Ce n'est qu'en 2003 qu'apparaît la première minisérie estampillée Arkham Asylum dans Living Hell. Le présent tome (Madness) parait en 2010, mais depuis 1989, de nombreux scénaristes se sont servis d'Arkham encore et encore pour pimenter leurs scénarios. Sam Kieth a donc fort à faire pour pouvoir renouveler cette franchise. Ce créateur n'est pas n'importe qui puisqu'il a créé son propre personnage Maxx qui a eut droit à sa propre série (à commencer par The Maxx 1) et son propre dessin animé. Depuis quelques années, il est revenu travailler pour DC Comics sur des projets bizarres autant qu'étranges : Batman Secrets, Lobo - Highway to Hell par exemple.



C'est donc très confiant que j'ai ouvert ce tome en me préparant aux délices d'une journée et surtout d'une nuit de cauchemar parmi les monstres. Comme on pouvait s'attendre, Sam Kieth fait monter la pression tout en douceur : un détail anormal par ci, par là. Et en même temps, il développe le personnage de Sabine, à la fois à travers son amour pour son fils, et à la fois par le biais des relations avec ses collègues. C'est d'ailleurs la plus grande réussite de cette histoire : créer de toutes pièces une équipe de soignants qui se connaissent et qui partagent leur quotidien au travers de conversations anodines sur les événements passés et sur leur vie privée. Sam Kieth montre également quelques moments de thérapies avec les monstres (Joker, Harley Quinn) et quelques cas désespérés pour lesquels la thérapie se limite à les contenir (Killer Croc, Man Bat). Two-Face, Poison Ivy et Scarecrow font également chacun une brève apparition. Et les décalages angoissants sont savamment distillés : l'horloge murale qui goutte, le bassin qui rouille, Joker qui joue avec ses farces et attrapes, la chaudière qui émet des bruits bizarres.



Si vous connaissez déjà le style graphique de Sam Kieth, vous ne serez pas surpris. Dans la postface, il explique qu'il a expérimenté sur l'insertion de photos retouchées dans ses illustrations. Il a utilisé ce dispositif avec parcimonie et l'intégration est parfaite. Là encore cette technique est utilisée par de nombreux illustrateurs, elle n'a rien de nouveau. Pour le reste, Sam Kieth utilise différents types de rendus que lui seul sait amalgamer pour faire un tout cohérent. Sur des pages qui sont découpés en une moyenne de 3 à 5 cases, certains dessins ressemblent à s'y méprendre à des gribouillages enfantins (ils en ont la simplicité, mais ils sont d'une efficacité sans commune mesure). D'autres se rapprochent de compositions abstraites lorsqu'il s'agit par exemple d'exprimer la férocité du Joker. Certains se révèlent être des peintures qui s'attachent surtout à la texture d'un matériau (la peau de Killer Croc). En terme de représentation des objets ou des éléments de décors, Sam Kieth couvre une palette qui va de la photographie un peu retouchée à l'exagération symbolique sans aucune attache avec la réalité. Il se sert de cet éventail d'interprétation pour rendre impossible l'asile lui-même : soit un grand manoir avec énormément de fenêtres vu de l'extérieur, soit un bâtiment avec pièces immenses défiant les lois de l'architecture vu de l'intérieur. De même les visages des personnages oscillent entre le simplisme du cartoon et l'étude d'art, en passant par la caricature. Tous ces styles s'amalgament pour former une suite de séquences aux graphismes sans cesse changeant, transmettant ainsi les inquiétudes et les incertitudes des personnages.



Au final, "Madness" se lit d'une traite et nous entraîne à la suite de Sabine dans un monde angoissant. Mais cette histoire souffre de 2 limites. La première tient à sa nature même : 24 heures passées à Arkham pour soigner les malades. Sam Kieth n'a pas voulu raconter une histoire qui remette en question les ennemis de Batman, il est resté au niveau très humain de l'aide soignante. La deuxième limite est plus évidente : comparé à Arkham Asylum, Sam Kieth est dans la catégorie en dessous pour le scénario et pour les illustrations.
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Batman-Lobo : Menace fatale

Batman est probablement l’un de mes personnages DC préférés et au sein des nombres récits dédiés à l’homme chauve-souris on trouve souvent du très bon et parfois du moins bon (comme "Batman - La résurrection de Ra's al Ghul" pour ne citer que le dernier qui me vient à l’esprit), mais avec ce "Batman - Lobo" on touche vraiment le fond.



C’est principalement au niveau du scénario que le bât blesse. Cette course poursuite parsemée de cadavres doit être le plus mauvais Batman que j'ai eu l'occasion de lire. L’opposition entre les caractères totalement opposés de Batman et Lobo et le semblant d’humour ne parviennent pas à compenser cette accumulation de baston sans fond.



Même le graphisme de Sam Keith, dont le style personnel, torturé et assez surréaliste (qui n’est pas sans faire penser au travail de Dave McKean sur "Batman - L'asile d'Arkham") m’avait beaucoup plu dans "Batman – Secrets", n’est pas parvenu à compenser ma désillusion au niveau du scénario.



Très mauvais !

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Batman, tome 1 : Secrets

Regroupant les cinq épisodes de la minisérie de Sam Keith, ce « Batman – Secrets » exploite les filons classiques des aventures de Batman. Tout d’abord, une confrontation avec le Joker qui, dans l’esprit du « Batman – Rire et mourir » d’Alan Moore, se nourrit de la relation ambiguë entre ces deux personnages tourmentés. Ensuite, les souvenirs d’enfance de Bruce Wayne qui ont pour habitude de hanter de manière souvent obsessionnelle le quotidien du plus grand détective de Gotham City. Et finalement, une critique concernant le pouvoir des médias et la remise en liberté de dangereux criminels par des psychologues, qui n’est pas sans rappeler le scénario du cultissime « Batman – Dark Knight » de Frank Miller.



La construction, jouant d’allers-retours fréquents dans le temps et d’interludes, peut déboussoler au début, mais contribue à faire évoluer efficacement l’histoire vers son climax. Creusant les secrets et la psychologie de ses protagonistes au fil des pages, ce récit construit sur la folie du Joker et les anciens démons de l’homme chauve-souris s’avère plus intimiste que d’habitude. Le petit jeu psychologique machiavélique mis en place par le Joker fonctionne à merveille, tandis que l’exploration du passée du chevalier noir ne se concentre pas sur la perte de ses parents comme d’usage, mais sur un autre événement, certes peut-être un peu trop niais.



Si au niveau du scénario Sam Keith s’inspire des plus grands, son graphisme ne manque pas de personnalité. Dans un style torturé assez surréaliste, qui fera surtout le bonheur des amateurs du travail de Dave McKean sur « Batman – L’asile d’Arkham », Sam Keith livre une atmosphère très sombre qui sied à merveille à l’univers du Dark Knight. Si son dessin semble moins convenir au physique de Batman, la représentation de son pire ennemi, au sourire grandissant et aux yeux emplis de folie, mélange admirablement le côté burlesque et terrorisant du personnage.



Extravagante dans la forme, cette saga dont la trame reste sagement dans les sentiers battus ravira certainement les Bat-fans qui privilégient le fond à l’action.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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The Maxx, tome 1

Entre réel et réalité... Maxx défend sa seule amie, Julie, assistante sociale.

Les graphismes sont déroutants au début de lecture, pour une novice comme moi pour ce type de lecture. Intéressant mais cela n'est résolument pas ma tasse de thé du fait que je ne puisse le projeter dans l'histoire.

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The Maxx, tome 1

« The Maxx » est l’un des fleurons de la création des années 1990, avec ce petit quelque chose dans la rondeur du dessin et la mise en page organique de Sam Kieth qui peut renvoyer au grand Vaughn Bodé.
Lien : http://bdzoom.com/177961/act..
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Wolverine Hulk, tome 1 : La délivrance

Bien étrange cette histoire contée par Sam Kieth. Déjà le traitement graphique est assez surprenant, mais la manière dont il entremêle son style et un dessin plus enfantin est assez brillant. Graphiquement ce tome est donc aussi remarquable qu’étonnant.



Au niveau du scénario, la rencontre au milieu d’un désert de glace entre Wolverine et une petite fille du nom de Po, n’est pas sans rappeler le célébrissime Petit Prince. Une petite fille venue insuffler une dose de fantastique au récit et dont la présence intrigue. Cependant, passé l’effet de surprise, cette histoire mettant en scène ces deux héros qui luttent contre leur côté bestial a du mal à convaincre. Même si l’on se prend d’affection pour la petite Po, le côté ‘babysitting’ de l’histoire devient vite fatigant et au final, il ne résulte pas grand-chose de la rencontre entre Wolverine et Hulk.



Bref, un one-shot qui vaut surtout graphiquement le détour.
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Popbot

L'univers délirant d'Ashley Wood à portée de papier. A mi chemin entre le fantastique, la SF et les romans de genre; un scénario digne de David lynch ou Terri Gilliam sur toile de popart. Wood mixe et maitrise de plus les techniques graphiques (peinture, dessin, graphisme PAO). Une BD folle et jouissive.
Lien : http://www.editions-carabas...
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