Nous sommes toujours dupes des mots et des films. Quelques phrases bien tournées, un travelling soigné, une bonne symphonie et nous voilà fleur au fusil, courant à cet abattoir boueux que les gens de l'arrière appelleront "champ d'honneur". Quand l'Etat à besoin de guerriers, il enivre ses citoyens de mots de "devoir" et de "gloire". Quand il a besoin de consommateurs, il laisse la publicité leur pourrir le crâne. Dans la guerre comme dans la paix, je ne vois que la misère de l'homme à l'ère des masses, mouton toujours plus docile, vulnérable à toutes les propagandes, se réclamant d'une Liberté dont il n'est plus capable.