Compter les vagues…
Compter les vagues n’est pas pour savoir leur nombre
mais demeurer dans l’ombre de leur ressac
la tête comme un sac recluse
compter les vagues est pour perdre pied
n’importe où le regard se porte
les vagues font le vain jeu sans fin
d’émerger et disparaissent
des monceaux d’écume tentant de fuir l’onde
et marquant de leurs spasmes blancs l’océan vert
les yeux fermés, c’est le bruit du monde
rendu à son opacité de taie
marée concertante aux chevauchements sans fins
gronde en une seule plainte aux oreilles des noyés