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Citation de hcdahlem


Le temps glisse sur elle. La mort de Lotte lui a fait une étrange carapace. Personne ne la voit qu'elle, une toile transparente qui lui amène les bruits feutrés, les images voilées. Les lumières atténuées, et les voix qui se déforment. La mère n'y peut rien, c'est venu tout seul. Parfois cela l'arrange ; parfois elle aimerait s'en détacher car quelque chose en elle est conscient que cette curieuse léthargie ne doit pas vaincre tout à fait, qu'il faut l'en empêcher sinon elle sombrera pour de bon, ce qui ne la gênerait pas tant, Dieu, mais tout de même, il y a les autres. Elle ne devine pas que son cœur lentement se répare, jouant des aller-retours sur le chemin d'une guérison qui n'en sera jamais une, un pansement peut-être, une compresse pour appuyer bien fort là où cela saigne, juste de quoi continuer, se lever le matin, une pommade pour l'enfant disparue.
Mais non, Madie n'en a pas idée, c'est trop vite. Elle n'imagine pas que la nécessité puisse avoir raison de la douleur de cette façon-là, avec tant d'indifférence et tant de renoncement. Le chagrin la dévore et la déserte. 
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