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Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1970
Biographie :

Romancière française, elle partage son temps entre la région parisienne et son élevage de chevaux dans le Morvan.
Bac littéraire, Master en philosophie et doctorat en science politique. Thèse (1999) : « De la loterie nationale à la française des jeux (1933-1998) : contribution à une sociologie de l'état moderne. »
Chargée de cours à l'Université de Nanterre, consultante à mi-temps dans un bureau de conseil en ressources humaines; elle restaure des maisons en Champagne puis dans le Morvan.
Elle compose une fiction et adresse son manuscrit aux éditions Denoël. Il s’agit "Des nœuds d'acier", publié en 2013, premier roman rencontre qui un succès critique et public : 20 000 exemplaires vendus, et le "Grand Prix de littérature policière" ainsi que le "Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne".
Second roman en 2014 "Un vent de cendres", ( chez Denoël, qui revisite le conte "La Belle et la Bête".
2015 : devenue l'un des grands noms du thriller français, une fois encore, elle montre son savoir-faire imparable dans "Six fourmis blanches".
"Il reste la poussière" obtient en 2016 le Prix Landerneau du polar.
En 2017 paraît "Les larmes noires sur la terre".
Son huitième roman, "Et toujours les forêts", une fiction post-apocalyptique, a été récompensé, en 2020, par le prix de La Closerie des Lilas, le prix Amerigo Vespucci 2020 et le grand prix RTL-Lire.
Elle reçoit en 2022 le prix Jean Giono et le prix Renaudot des lycéens pour son roman "On était des loups".

page Facebook : https://www.facebook.com/Sandrine-Collette-431162406968932/




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Bibliographie de Sandrine Collette   (16)Voir plus


Entretien avec Sandrine Collette, à propos de son ouvrage Animal


27/03/2019

Dans une précédente interview pour Babelio, vous nous expliquiez que vos peurs pouvaient être une source d’inspiration lorsque vous choisissez le sujet d’un roman. Est-ce que cela a été le cas cette fois encore ? Et si oui, quelle peur a guidé le récit de cette traque à l’ours dans une forêt du Kamtchatka ?

Non, cette fois, je ne me suis pas appuyée sur une peur mais sur plusieurs autres de mes thèmes de prédilection : les grands espaces et la frontière entre l’humanité et l’animalité. Une question de territoire, en quelque sorte, où les lignes ne sont jamais vraiment claires.



Comment choisissez-vous les lieux dans lesquels se déroulent vos livres – ici le Népal et le Kamtchatka ? J’ai cru comprendre que vous ne voyagez pas pour vous imprégner d’une atmosphère (pourtant très bien rendue), mais que votre approche était uniquement documentaire…

C’est vrai, je ne voyage pas (j’ai une peur panique de l’avion…) donc je me « contente » de recherche documentaire. L’intérêt, c’est qu’on ne trouve pas forcément tout ce que l’on cherche et qu’il reste une part pour l’imagination. Je choisis mes lieux en fonction de mon histoire ; mais aussi parce qu’ils font écho en moi, il n’y a pas de hasard : parce que je connais des gens qui sont allés y vivre, parce que c’était dans un livre pour enfant que j’ai aimé enfant, etc. On se rend compte que l’on utilise, même de manière infime, tout ce qu’il y a dans notre vie.


En découvrant cette histoire de traque acharnée, on ne peut s’empêcher de penser aux photos de chasseurs qui circulent sur les réseaux sociaux, le pied sur un animal abattu, fusil en main. Mais plutôt que de juger Lior la chasseresse, vous nous faites vivre de l’intérieur cette poursuite. Ne craignez-vous pas de scandaliser les défenseurs de la cause animale, qui ne comprendront pas forcément qu’Animal est l’histoire d’une résilience avant tout ?

Je ne veux pas trop en dire. C’est au lecteur de se faire son opinion, mais je crois qu’il apparaît assez vite que le roman n’est pas une ode à la chasse, bien au contraire : elle fait la part belle à l’animal et à la nature. En fait, j’ai suffisamment confiance dans mes lecteurs pour penser qu’ils pourront peut-être être déroutés par ce thème, en quelque sorte piégés. Et puis que nous nous retrouverons au fil du livre.


Alors que Lior révèle sa part d’animalité peu à peu, se fiant de plus en plus à son instinct, vous donnez également le point de vue de l’ours traqué. Aviez-vous dès le départ l’idée de faire se croiser ainsi une forme de bestialité humaine et d’intelligence animale, à travers ces deux regards ?

La frontière entre l’humanité et l’animalité, leur part en chacun de nous, fait partie de mes fascinations. Il y a un certain anthropomorphisme que j’assume dans ce livre, à travers le regard animal, mais j’essaie de traiter la chasseuse comme l’ours justement au niveau de ce regard, de l’instinct. C’est le moment où il y a moins de raisonnement et d’intelligence que de réflexe, là où pour arriver à survivre, il vaut mieux que la part animale prenne le dessus.


Je trouve qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’animisme dans les situations que vous décrivez, ou au moins une vision mystique de la nature. Entretenez-vous un rapport de cet ordre avec celle-ci ?

Je fais comme si, parce que cela donne une puissance extrême à la nature. Au fond, je sais qu’il n’y a pas de volonté de la nature, même si on peut avoir des impressions différentes (par exemple quand des pompiers racontent qu’ils ont la sensation que le feu est vivant, qu’il les contourne, qu’il les encercle, qu’il essaie de leur échapper). Mais c’est tellement fascinant d’imaginer le contraire !


Selon vous, l’être humain est-il à ce point déconnecté de la nature qu’il la voit seulement comme quelque chose à exploiter ou à malmener ?

C’est une autre question, mais je crois qu’une grande partie du monde ne traduit plus la nature qu’en argent, soit en l’exploitant directement, soit en la détruisant indirectement à coups de pollution et autres. Et une toute petite partie a pris conscience du fait que nous faisons partie intégrante de la nature : qu’en la détruisant, nous finirons par nous détruire nous-mêmes. Pour l’instant, le combat est trop inégal, même si on a vu tout récemment les jeunes manifester pour la planète dans le monde entier. Animal est aussi le récit d’une immersion dans la nature, d’une sorte de retrouvailles peut-être.


Animal est aussi et surtout une histoire familiale douloureuse, un fil rouge que l’on retrouve dans beaucoup de vos romans. Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans les rapports familiaux ? Comment avez-vous abordé cette question dans ce livre ?

La famille est notre premier environnement. Par le sang, elle est indéfectible, même si nous la refusons. Elle est le premier lieu de nos joies comme de nos douleurs, elle nous façonne aux trois-quarts pour notre vie d’adulte. Ce qui m’intéresse, c’est de voir les liens qui s’y sont tissés, d’amour comme de haine, mais aussi comment l’enfance a créé ces adultes que nous sommes aujourd’hui. Y compris dans les moments que nous avons oubliés.



Sandrine Collette à propos de ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Je ne sais plus vraiment. Il faut choisir entre L’Etalon noir de Walter Farley (dans la célèbre bibliothèque verte) et Les Cavaliers de Joseph Kessel.



Quel est le livre que vous auriez rêvé écrire ?

Peut-être un fabuleux roman de Lucette Desvignes, Les Nœuds d’argile.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les Cavaliers de Joseph Kessel…



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Je ne relis pas les livres…



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Aucun, je finirai bien par le lire…



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

L’Attente du soir de Tatiana Arfel.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

C’est trop personnel pour y répondre. Et c’est tellement de travail d’écrire un livre que ce serait affreux de répondre à cela.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Zut, non…



Et en ce moment que lisez-vous ?

Né d’aucune femme de Franck Bouysse.



Découvrez Animal de Sandrine Collette aux éditions Denoël :




Entretien réalisé par Nicolas Hecht.






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J’ai bu mon café à petites gorgées, heureux qu’il soit trop chaud, heureux de prendre mon temps. J’ai déplié la carte sur la table en teck. Mme Mignon m’a montré un trajet insoupçonnable. Je ne voyais aucun chemin et je le lui ai dit ; elle a répondu qu’il y avait une sente, et que si je réussissais à la trouver, j’arriverais dans une sorte de crevasse qui permettait de monter jusqu’en haut du petit mont. Et là, la vue était à couper le souffle. Elle a précisé qu’il y avait un panneau « privé » mais que je pouvais passer, ça appartenait à sa famille. Elle a tracé le chemin au crayon, elle a dit : À peu près, hein. Elle m’a montré où laisser la BM. Elle a souri.

Quand je lui ai demandé si je pouvais appeler Lil, elle a dit : Sans problème. Mais après. Après cette belle promenade. Sinon vous allez partir trop tard.
Je n’ai pas remarqué la petite lueur dans son regard.

Oh, comme j’aurais dû.
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Un enfant c’est une tâche immense, ça signifie s’occuper de quelqu’un d’autre que soi et je ne suis pas sûr qu’on en soit tous capables.
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Le tintement de la pluie sur le monde quand on est à l’abri c’est ce qu’il y a de plus beau.
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C'est le mot qui l'interpelle, un mot qu'il n'a jamais entendu. Le bonheur.
Souvent, pour maudire le sort, la mère, devant une bête morte, une récolte gâtée par le mauvais temps ou trop de factures à la fois, s'écrie: Malheur ! Cela, il connaît. Une patte cassée, malheur. Une charogne tombée dans la réserve d'eau, malheur. Et malheur encore, les fils qui tardent à finir leur ouvrage ou le vent qui couche les clôtures, laissant échapper le bétail. Toute sa vie baigne dans ce mélange de résignation et de poing levé au ciel, s'étrangle de peur devant les éléments déchaînés, de rage face au monde qui n'est ni juste ni beau.
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Quelle horrible impression, celle de nos propres limites : jamais, dans la vie ordinaire, nous n'avons besoin d'aller aux frontières de ce dont nous sommes capables, à l'extrême de nos forces. Le sentiment d'arriver au bout nous est étranger. Nous nous croyons invincibles, quand nous n'avons simplement pas à utiliser nos réserves. Nous sommes des protégés, des assistés qui s'ignorent. Des faibles. (..) Devant l'immensité des éléments, dans des situations extrêmes, nous ne sommes plus rien.
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Quand on rêve, on n’entend que ce qu'on veut.
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C’est la nuit je regarde l’enfant qui dort. Un tout petit enfant, il ne sait rien du monde, il ne sait rien faire. Un enfant ce n’est pas fait pour la vie, cette vie-là je veux dire qui est immense et brutale devant lui devant nous.
La vie qui.
(Incipit)
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Sandrine Collette
Il fallait vivre chaque jour comme s’il était le dernier – pas pour se faire peur, mais pour avoir le moins de regrets possible. De toute façon, il en resterait. De toute façon, la mort n’était jamais parfaite.
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Je suis en colère contre la terre la vie le monde, et le monde je jure je lui ferai la peau. La peau du monde je la tendrai sur un cadre, je la raclerai jusqu'à la dernière miette de sa chair et je l'exposerai devant chez moi pour que l'on sache ce qui se passe quand on me fait du mal. La peau du monde ce sera mon trophée, je la brandirai comme on brandit un crâne, je l'assécherai comme on sèche un cœur ce sera un lambeau une squame une toile et sur cette toile je réécrirai quelque chose avec le sang de mes veines avec le sang de ma haine, la peau du monde ce sera mon vêtement. Je lui marcherai dessus je la piétinerai jusqu'à ce qu'elle rende son dernier souffle, je lui dirai qu'il ne fallait pas – il ne fallait pas me prendre ce que j'aime et maintenant nous sommes là elle et moi ça ne rime à rien, nous sommes là elle et moi il faut bien que les choses adviennent mais ce qu'elle doit comprendre avant tout c'est que c'est moi qui décide et c'est moi qui choisis, et dans cette folie qui me prend je revois la carte chez l'épicier et sur la carte le lac que je ne connais pas et c'est là que j'irai parce que je fais ce que je veux. Parce que le blanc de mes yeux est rouge et ce n'est pas le chagrin, c'est la rage et je sais que je ne réfléchis plus vraiment, c'est cette fureur qui me porte il y a des étincelles dedans ma tête, des soleils devant mon regard et ça m'aveugle et je n'ai plus besoin de voir. Alors je continue la route comme j'avais dit et je presse mon cheval. Là où je vais il y aura bien une solution, une réponse, quelque chose. Si je me trompe je continuerai à marcher en brûlant le monde, derrière moi il n'y aura que des cendres et des enfants qui pleurent et moi je rirai de ces terres calcinées de ces vies qu'on saccage, et je chanterai plus fort pour ne pas entendre les cris et je gueulerai à m'en casser la gorge, la peau du monde ce sera ma vengeance.
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C'est difficile à expliquer : jusque-là, il y a son âme, ou son ventre dévoré, qui ressemblent à des terres brûlées. Dedans, il n'y a plus rien. C'est un paysage après l'éruption d'un volcan, le monde après la fin du monde. C'est gris. C'est tout nu, tout lisse, on ne peut pas s'accrocher, cela brûle et on ne peut pas marcher. Et puis les sourires d'en face arrivent, que ce soit pour elle ou non, elle les attrape ; et là aussi, c'est comme le monde après la fin du monde. Mais plus tard. Au moment où les forces reprennent et que la terre renaît de ses cendres, parce que après la fin du monde, il y a le début du monde. Un autre. Le suivant. Au fond de Clémence, quelque chose revient à la vie. Elle perçoit presque physiquement la lumière et la chaleur, elle voit, imprimées sur sa rétine, les grandes herbes et les fleurs qui poussent et s'épanouissent et ondulent, qui font un pansement dedans son ventre, et toutes les douleurs et toutes les brûlures s'apaisent, cela dure un instant, un instant seulement. Pendant cet instant, elle entrevoit le salut.
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