AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Faura


Ils discutent un moment de la journée, lapant leur verre à petites gorgées. Camille essaye d’écouter, l’attention flottante, distraite par le regard d’Octave. Ce regard avide et dérangeant qu’elle cherche en même temps qu’il l’intimide, et qui la coince là entre le mur et Lubin, et qui la dévore. Il faut que George et Lubin soient méchamment absorbés par leur conversation pour ne s’apercevoir de rien, et parce qu’ils s’en moquent aussi, seul le raisin compte, le raisin à coups de quatre tonnes déversées dans la maie, le jus de la cuvée et le jus de la taille, le taux de sucre cette année. Non, ils ne voient rien de ce qui se joue à un mètre d’eux, ne sentent rien de la tension pourtant palpable, électrique, qui s’est établie entre Camille et Octave, parce que c’est impossible aussi, elle est si jolie, ça ne les effleure même pas. Et quand ils repartent vers le pressoir ils les oublient tout simplement. Pas même un mot pour dire : On y retourne, faut surveiller. Pas un regard envers ces deux êtres qui n’existent plus pour eux et qui restent seuls face à face, silencieux et figés.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}