Dans les contes, se dit Hadrien depuis sa somnolence, les personnages n’ont de cesse d’échapper aux monstres qui peuplent la nuit et les bois. Lior, elle, leur court derrière. Elle entre dans les collines obscures, écarte les lianes et les ronces, écoute les bruits vers lesquels elle se précipite en silence – grognements, râles, déchirements. Pourquoi, nom de Dieu, pense Hadrien. Pour voir. Pour éprouver l’effroi. Pour essayer encore une fois de croire que, lorsqu’on les a tués, les monstres ne renaissent pas, nulle part, ni dans la forêt ni dans la tête.