Sandrine Galand

L'autrice de cet essai réfléchit à la place contradictoire qu'occupent sur la scène publique les célébrités féministes autoproclamées, comme Beyonce ou Lady Gaga. À savoir, leurs prises de position peuvent-elles avoir un réel impact politique ou ne visent-elles qu'à façonner leur image? Est-il possible, finalement, qu'elles puissent accomplir les deux à la fois?



Dans ce livre, il est entre autres question de la représentation des corps féminins dans les médias, du mouvement #metoo et de l'authenticité des stars (par opposition à leur image publique fabriquée). Une grande partie du texte est également consacrée aux représentations de la douleur et de la maladie ainsi qu'à leur association, dans l'imaginaire collectif, au féminin. le thème est très bien rattaché aux autres par le fil de la pensée de l'autrice, mais m'a tout de même un peu donné l'impression de faire dévier le texte de son sujet principal...



La réflexion est élaborée et bien construite, et les différents thèmes abordés sont intéressants. L'écriture, à la fois littéraire et savante, m'a rappelé celle de Martine Delvaux, la colère en moins. Je dois avouer, cependant, qu'avec le titre, les couleurs de la couverture et le sujet annoncé, je m'attendais à découvrir un autre type de voix, un ton un peu plus léger, quelque chose de plus... pop! Je me suis tout de même reconnue dans l'ambivalence de l'autrice face aux objets de la culture populaire, qu'on ressent le besoin de critiquer sans toutefois pouvoir les renier, puisqu'ils nous ont façonnés.



Merci à Babelio et aux éditions du Remue-ménage!

Sandrine Galand soulève dans cet essai un questionnement très intéressant : est-il correct d'associer féminisme et culture populaire ? Et s'agit-il, dans ce cas, de féministe véritable ?



Nous l' avons bien vu, dans le paysage médiatique de ces dernières années, beaucoup de célébrités proclament haut et fort être féministes.



Leurs prestations scéniques ( exemple : Beyonce avec flawless aux MTV ), leurs chansons ou encore leurs oeuvres cinématographiques témoignent d'une envie de rébellion certaine envers le modèle patriarcale actuel.



Elles sont glamours, elles sont belles, talentueuses, elles ont un corps de rêve et manquent pas une occasion de faire le buzz. Les jeunes filles, mais particulièrement la génération dont nous faisons partie Sandrine Galand et moi-même, aimons ces artistes et on ne s'en cache pas. Elles font partie intégrante de notre jeunesse et ont certainement façonné une partie de notre éducation.



Mais ceci ne va-t-il pas en l'encontre même du mouvement militant qui prône l'égalité, la tolérance et l'inclusivite? Nous sommes conscients que dans ce schéma le féminisme est utilisé à des fins commerciales, lui donnant une allure opportuniste et complètement en désaccord avec les valeurs de base du mouvement. Nous pouvons aussi craindre une édulcoration du message réduisant la crédibilité de la lutte et des enjeux du Féminisme.



En même temps, nous ne pouvons pas nier que ces célébrités démontrent une « ingouvernance » envers les dictats de la société et sont capables d'ouvrir une porte à une liberté malgré leurs nombreux dérapages.



Et bien, c'est là où l'autrice veut en venir.



Grâce à plein de références ( qui m'ont rappelées clairement des souvenirs), Sandrine Galand développe une analyse intelligente et structurée pour démontrer ainsi qu'illustrer les bons côtés comme les mauvais du féminisme pop.



Merci aux éditions du Remue-Ménage et à Babelio pour l’ opération «  Masse critique Québec 2022 » !