Il faisait presque nuit quand ils arrivèrent au palazzo. Le ciel, d'un bleu turquoise, tournait à l'orange pâle juste au-dessus des arbres, là où le soleil se couchait. Les murs de pierre s'élevaient, abrupts et impénétrables, en tours chimériques, et un drapeau en loques pendait sur son mât. Jadis, quand le vent du destin soufflait de façon plus favorable, il flottait avec vitalité dans la brise et dominait les environs. À présent, le lierre étouffait peu à peu ces murs, comme le lent empoisonnement d'une vieille principessa dont la respiration montait du ventre, en râles et par à-coups. Les souvenirs de son passé glorieux, tapis dans le tissu de ses remparts, s'évaporaient, méconnaissables et irrécupérables.