Comment tenter d’organiser notre rapport à l’art ? Faudrait-il se contenter de rester en surface ou s’immiscer dans les tréfonds d’une œuvre quitte à en débusquer les sens cachés ? C’est sur ces questions majeures que se base le philosophe mexicain Santiago Espinosa pour écrire son dernier livre, Traité des apparences publié aux éditions Les Belles Lettres dans la collection Encre Marine. Un livre qui, d’ailleurs, a remporté la Bourse Cioran en 2015, bourse récompensant un essayiste de langue française.
Le postulat de Santiago Espinosa est clair, et nous évite toute réflexion inutile : « ce qui ne se perçoit pas n’existe pas ». Les volontés inconscientes du peintre, les railleries sociétales discrètes du cinéaste, les sous-entendus psychologiques de l’écrivain, tout cela n’existe pas pour Santiago Espinosa, ou du moins, cela existe seulement et simplement pour celui qui émet l’idée. Toute la première partie de l’ouvrage va se concentrer sur le développement de cette idée qui met en branle de nombreuses pensées diamétralement opposées, pensées que l’on retrouve d’ailleurs dans le monde de l’art contemporain où le fond (caché) l’emporte sur la forme. Simple d’abord, cette première partie est d’une richesse incroyable tant les concepts mobilisés sont ici éclairés par une pensée construite même si parfois à l’encontre de nos présupposés.
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