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Citation de jbicrel


Je me sens tapissée d’une substance opaque, qui tache de nuit tout ce que je regarde. Les maisons sont ternes. Les arbres, desséchés. Le ciel, sale. Viennent des rêves où tout recommence. Ce sont des rêves où toutes les couleurs semblent plus vives : les bleus sont plus tranchants, les rouges plus brillants, les blancs plus laiteux. J’ouvre une porte. Les gens qui sont morts ne sont pas morts. Leur visage est lumineux. Ils me prennent dans leurs bras. Je ne suis plus seule. Je n’ai plus peur. Je n’ai plus froid. Quand j’ouvre les yeux, je mets de plus en plus de temps à me souvenir qu’ils sont vraiment morts. Persiste, pendant plusieurs heures, le sentiment qu’ils sont toujours là, et qu’ils vont venir me chercher, et tout sera pardonné. Les portraits de mes grands-parents, de mon père et de mon oncle gisent sur mon oreiller. Je colle mon visage au leur. Je veux rentrer dans les images, mais mes dents se mettent à claquer. La terreur s’abat sur moi. Mes yeux n’arrivent plus à se détacher des affaires de ma grand-mère : je ne peux ni les toucher ni les jeter. Et du fond d’une valise éventrée, l’œil d’argent du dragon ornant la soupière de ma grand-mère me regarde, prêt à me calciner. Ma bouche reste fermée
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