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Citation de hcdahlem


Il y avait, au moment même où Goya vivait à Bordeaux, un Autrichien du nom de Gall. Il était médecin et absurdement persuadé qu’on pouvait déterminer l'intelligence, le caractère ou les faiblesses morales d’un individu en étudiant la forme de sa tête. Il avait divisé la surface du crâne en aires, chacune prenant en charge une vertu ou un vice particuliers, une bosse étant la preuve irréfutable du développement d’une faculté; un creux, son défaut: ici, le sens esthétique des couleurs ; ailleurs, la sagacité; plus haut, le goût pour la volupté ou le penchant au meurtre. À sa suite, persuadés d’avoir mis au jour le secret des caractères humains, croyant qu’on pouvait avoir la bosse de la ruse, de la volupté ou du crime, à Londres, à Delhi, à Berlin, à Paris, tout un tas de savants se mirent à tâter des crânes de génies, de fous, de putains ou de criminels. Plus qu’une vague, c’était une véritable épidémie, comme l’avait été l’exorcisme et comme le furent les tables tournantes. On retrouve même la doctrine des bosses chez Balzac ou Poe. C’est aussi à ce moment-là qu'on commença à entreposer dans les recoins de certains hôpitaux des coupes de têtes dans des bocaux, dont vous avez peut-être déjà vu des reproductions dessinées : d'un côté, le visage intact, les yeux clos ; de l’autre, les os et la cervelle mis à nu. p. 142
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