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Citation de Nastie92


Je suis en train d'assister à l'un des enlèvements d'enfants polonais orchestrés par la Gestapo et les "Braune Schwester". [...]
Les deux soldats SS se précipitent dehors, tenant chacun un garçon par la main, tandis que la Schwester, elle, porte une petite fille dans ses bras. Elle l'a calée sur sa hanche comme un paquet, si bien que la fillette se trouve en position horizontale, la tête plus bas que les pieds. La mère, qui ne cesse de hurler, se rue dehors à son tour, elle court d'un côté puis de l'autre, essayant de récupérer un de ses enfants. Elle accroche la main de l'un, les cheveux de l'autre, mais à peine les effleure-t-elle qu'ils lui échappent, elle ne peut lutter contre la force des soldats qui la repoussent avec brutalité. Elle tente alors de sauver sa petite fille qui lui tend les bras en pleurant. Elle parvient à rattraper la Schwester, dont la course est moins rapide que celle des soldats, néanmoins, celle-ci se débarrasse d'elle en la giflant violemment. La femme s'écroule à terre.
Les soldats, arrivés à la fourgonnette, soulèvent la bâche et hissent les garçons à côté de moi − je veille à me cacher au fond pour qu'ils ne me voient pas. La Schwester, elle, garde la petite dans ses bras, lui plaquant la main sur la bouche pour atténuer ses hurlements. Dans la précipitation, personne ne remarque ma présence. Il s'en est fallu de peu. C'est grâce à la mère des enfants. Elle s'est relevée et, bien que groggy par la gifle de la Schwester, elle a réussi à se traîner jusqu'à la fourgonnette, dont elle agrippe le rebord de la main. L'un des soldats frappe alors sa main avec la crosse de son fusil pour qu'elle lâche prise. Elle ne cède pas, bien que sa main soit rapidement en sang. Il continue de frapper, frapper jusqu'à lui briser les os. L'autre soldat, lui, est occupé à repousser les enfants qui veulent aider leur mère à monter dans la fourgonnette, au risque de se prendre un coup de crosse.
La mère s'écroule à terre pour la seconde fois.
La bâche se rabat sur nous. La fourgonnette démarre.
La mère continue de hurler. Hurler. Quand on est suffisamment loin, on ne l'entend plus.
Tout ça s'est déroulé en quelques minutes à peine.
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