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Citation de enkidu_


Les esclaves avaient la possibilité de s’élever aux plus hauts degrés de la gloire, dans tous les domaines (…) c’est avec ce même esprit que les musulmans considéraient les artisans ; l’ouvrier manuel était respecté et non honoré, non pas d’une façon abstraite, mais dans la vie réelle et quotidienne ; la dignité de l’artisan n’était jamais méprisée, quel que soit son métier ; tout travail avait son mérite, sa noblesse et aucun métier n’empêchait celui qui l’exerçait d’apprendre et d’exceller dans le savoir, d’être reconnu comme maître dans son art et d’être respecté.

Abou Hanifa était fabricant de soie, et beaucoup de savants en théologie et en jurisprudence après lui étaient soit des commerçants soit des artisans.

Ainsi, l’imam savetier Ahmed Ibn Omar Ibn Mouheir, dont le père était le disciple de Mohammad et de Al Hassan, les compagnons d’Abou Hanifa, rédigeait l’ouvrage Al Khiraj à l’intention du Mouhtadi Billah : ses livres étaient excellents en théologie, quoiqu’il subsistât de son métier de savetier.

Et voilà El Qarabissi qui vendait des vêtements et El Qaffal dont les mains portaient les cicatrices de son métier, la fabrication des verrous ; et Ibn Qatloubigan qui travaillait comme couturier, Al Jassas, le grand cheikh de son temps, était plâtrier. On cite aussi al Saffar (qui vendait des ustensiles en cuivre), Assaydalani (qui vendait des parfums), Al Halawani (dont le père vendait les pâtisseries), Al Daqa, Assabouni, Annialy, Al Baqali et Al Qadouri, et beaucoup d’autres, témoignent à travers les époques, et dès que l’aube de la civilisation islamique s’est levée, que cette nation a réalisé, dans les premiers temps, ce que le monde occidental a eu beaucoup de peine à réaliser pendant des dizaines de siècles, et qu’il n’y a pas de métier noble et de métier vil, mais qu’il y a des hommes nobles et des hommes vils.

Mais ce niveau d’égalité humaine ne saurait être appréhendé à sa juste valeur, si l’on ne savait pas comment la société musulmane trait les grands des classes supérieures ; il ne suffit pas que les gens de classes inférieures y soient respectés et puissent devenir des maîtres, mais il faut aussi que les grands soient placés au même niveau qu’eux et qu’ils ne leur soient supérieurs que par le travail, rien que par le travail, et non point par leur origine et leur naissance, par leur prestige et la fortune ! (pp. 258-260)
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