Un « coin tranquille », encore une chose qui n’existe pas au Rwanda. Où que vous alliez, vous n’échapperez jamais à la fourmilière humaine qui s’agite sur les mille collines du Rwanda : sous la voûte épaisse de la bananeraie, sur la crête rocailleuse où personne ne cultive plus, à l’abri du reboisement d’eucalyptus, sur la rive incertaine du marais, il y aura toujours quelqu’un pour vous tirer de vos songes : un petit berger et sa vache, des femmes revenant des champs, un panier de patates douces sur la tête, un homme poussant son vélo surchargé d’une cargaison de régimes de bananes ou de tôles pour sa nouvelle maison… Et vos rêves où vous étiez la reine d’un pays vaporeux se défont et s’évanouissent comme une écharpe de brouillard sur le marais.