Un pays comme la Libye – ou la Syrie et l’Afghanistan – n’était pas souverain au sens moderne du terme. Avant même la chute de Kadhafi, les régions désertiques étaient déjà relativement autonomes. En fin de compte, celui qui s’était proclamé « roi des rois d’Afrique » n’était rien de plus qu’un simple maire de Tripoli. Maintenant que la Libye avait volé en éclats, toutes ses activités, des champs pétrolifères aux « péages » le long des pistes à chameaux, étaient aux mains des malfrats les plus puissants et les plus imaginatifs. Le Sahara était devenu un nouveau Far West : une zone de non-droit où des soldats démobilisés, des contrebandiers, des indigènes et des criminels s’emparaient de tout ce qu’ils pouvaient, parfois par la ruse, le plus souvent par la force.