"Cette fausse conception du dévouement, du service du malade a comme conséquence que les deux tiers des infirmières abandonnent le métier au bout de quelques années pour se marier, en particulier parce qu'il est presque impossible de travailler en hôpital et d'avoir une vie familiale. Est-ce normal ?"
1965
"En fait, bien que stagiaire, je faisais maintenant fonction d'infirmière. Le métier est tellement dur que chaque année des centaines de jeunes diplômées l'abandonnent pour se marier, pour ne pas devenir folles, pour respirer."
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En septembre 1967, je fus reçue à mon diplôme d'État. Dès la proclamation des résultats, je me mis en quête d'un poste à occuper. Je n'avais pas cherché de travail auparavant car, étant donné la pénurie d'infirmières, je savais que j'en trouverais immédiatement .
(Années 70)
"C'était décidé : j'allais donner ma démission du rein artificiel. J'en avais assez de travailler comme une folle, assez de côtoyer tant de misères.(…)
Dialogue avec la surveillante :
" Fermez la porte. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de démission ? Vous auriez pu m'en parler ?
- Je ne demandais pas mieux. Ça fait trois jours que je cherchais en vain à vous rencontrer .
-C'est inadmissible ! On ne part pas comme cela. Et pourquoi partez-vous?
- J'en ai marre du service…
-Ah ! Ça vous prend d'un seul coup !
-Depuis que je suis ici, les infirmières n'arrêtent pas de vous demander d'améliorer leurs conditions de travail et nous ne faites rien.
-Que me reprochez-vous ?
-Je vous reproche, comme beaucoup de médecins, de ne pas vous inquiéter de la santé, des nerfs et de la dignité de vos infirmières. "