Serge Bertino

Sur une partie du littoral du Cotentin, les grosses tempêtes rejettent, dit-on, des épaves et des débris beaucoup plus anciens que ceux du débarquement.
C'est la portion de côte comprise entre la pointe de Barfleur et la rade de la Hougue, dont le nom, de sinistre mémoire, rappelle les heures douloureuses de notre histoire navale.
A une trentaine de kilomètres au large de la Hougue, le 29 mai 1692, la flotte du vice-amiral de Tourville tint tête durant quatorze heures aux flottes anglaise et hollandaise coalisées.
Or, si Tourville commandait quarante-quatre vaisseaux, ses ennemis lui en opposaient quatre-vingt-dix-neuf, armés de six mille neuf cent quatre-vingt-quatorze canons et montés par quarante mille six cent soixante-quinze hommes.
Devant une telle armada, Tourville engagea, néanmoins, le combat....
(extrait de "Une imprudence de Louis XIV" chapitre consacré - page 560, 561 et 562 - à Saint-Vaast-la Hougue ; chapitre "Du Havre à Cherbourg : la côte d'acier" issu du volume paru aux éditions "maritimes et d'outre-mer" en 1970)