Assez curieusement, cet univers imaginaire semblait avoir pour elle plus de consistance que celui au sein duquel elle se mouvait. Je l'ai vu pleurer lorsqu'elle se voyait contrainte de faire mourir l'un de ses personnages et cela alors même qu'elle accordait une attention distraite aux accidents dont j'étais victime (jambe cassée, péritonite, traumatisme crânien, j'en passe...). C'était assez étrange, pour une fillette d'une dizaine d'années, d'être en concurrence avec des individus n'existant que sur le papier.