Affubler d’un sobriquet c’est nommer, la jeune fille l’a appris de bonne heure, à l’âge où les enfants ont justement tendance à étiqueter ceux qui les entourent de surnoms fantaisistes. Vivre parmi les anonymes c’est côtoyer des fantômes, des silhouettes, des regards fuyants, des profils qui se dérobent. C’est ne jamais noter aucune particularité physique, ni sur les visages ni sur les mains qui tendent un gobelet ou une écuelle.